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Untold Memories

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Bluefox82
Albynn
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Message par Bluefox82 Mer 7 Oct - 17:19

Bienvenue à tous.
Aujourd'hui j'attaque une première série explicative, formalisant un point essentiel du passé de chacun de mes personnages. Je vous invite avant toute chose à regarder le topic "Un recueil...", situé dans la section des rôlistes.
Ici, ne vous attendez pas vraiment à avoir une ambiance joviale ou des happy end: vous verrez pour chacun d'entre eux un tournant majeur, déterminant de leur vie, les ayant conforté dans leur manière de penser actuelle, leur philosophie.
Vous verrez plus en détail leur concept et leur caractère, leurs liens entre eux...mais aussi leurs souffrances, ayant déterminé leur but.
Bienvenue dans...


...Untold Memories.




Hop, remaniement aujourd'hui de ce premier post afin qu'il soit un peu plus utile. Ayant posté un peu plus tard le chapitre 1 en entier, avec la première partie qui figurait anciennement ici, et sous tes conseils Birth, j'ai décider de changer le premier message en sommaire, et d'apporter un petit peu le plan de ce que j'ai prévu vis à vis de cette nouvelle, et de la prochaine qui arrivera lorsque la première sera terminée.

Actuellement, pour Untold Memories, nous avons:

Chapitre I-De la connaissance, on tire le pouvoir: Le 1er chapitre qui met donc en scène Acetyl Falfeergan, biologiste de renom.

Chapitre II-Eveil: 2è chapitre qui met en scène Olianore, l'Eliotrope musicienne.

Chapitre III-L'espoir fait vivre: 3è chapitre mettant en scène Iriana Bloodwater, roublarde et orpailleuse, quand elle était petite.

Chapitre IV-Une question de différence (partie 1): 4è chapitre, première partie d'une trilogie mettant en scène Eevan De Carme et Fyrène Ailura, lors de leur histoire sur l'Île d'Orva.

Chapitre V-Une question de différence (partie 2): 5è chapitre, en cours d'écriture.


Dernière édition par Bluefox82 le Mer 27 Juil - 2:32, édité 8 fois
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Untold Memories Empty Re: Untold Memories

Message par Birth Jeu 8 Oct - 13:13

Alors pour ce premier pan de ton projet, qu'est-ce que j'en ai pensé.

Beh c'est pas mal du tout, l'idée même du projet me plait et j'avoue qu'une certaine ambiance se dégage de ce texte.

Cependant deux bémols à mes yeux :

-Confusion des temps : Du présent, de l'imparfait...mélangé assez bizarrement. Cales toi bien là-dessus car ça peut perturber la lecture

-Le Projet en lui même : L'idée de tes écrits est de nous faire découvrir un événement marquant de tes persos...mais le hic c'est que nous ne les connaissons pas si bien que ça. Dans le cas de ton éni, cette première partie ne me permet pas de m'y attacher, je ne sais que trop peu de son passé, ses motivations à long terme m'échappe...c'est comme si je lisais une biographie me disant qu'à une telle date un évènement à changer le destin d'un homme. Si je n'ai pas plus que ça appris à le connaitre, l'impact en sera considérablement amoindris.

Donc vala, j'aime bien...beaucoup même, mais c'est justement pour ça que j'en demande peut-être un peu plus ^^
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Untold Memories Empty Re: Untold Memories

Message par Bluefox82 Jeu 8 Oct - 16:18

Bien, je me permets de te répondre concernant le texte.

Alors pour l'utilisation des temps: je suis pas une lumière en rédaction, mais j'ai tenté au maximum marquer les temps de description et les temps d'action, avec respectivement donc l'imparfait et le passé simple.
Bon après je suis loin d'être un littéraire, donc autant pour moi si ça peut laisser assez confus de temps en temps. Je tenterai d'y mettre une plus grande attention pour la suite. ^^

Le projet en lui même: Comme j'ai dit, ce n'est qu'une première partie du chapitre, qui est faîte pour poser la situation et voir d'où cela va partir. Il y aura au minimum une deuxième partie, voir une troisième qui permettra d'expliquer un petit peu mieux.
Celle-ci n'avait aucunement vocation de rendre le personnage directement attachant: juste de savoir quel est son concept, son statut et pourquoi il est reconnu. Mais bon, ça vous le verrez par la suite~:p

Sinon merci pour ton commentaire, je vais faire du mieux que je peux pour corriger mes erreurs d'écriture et pour proposer une suite à la fois plaisante et cohérente. ^^
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Untold Memories Empty Re: Untold Memories

Message par Albynn Jeu 8 Oct - 20:26

J'aime bien l'explication de l'origine des zwombit et la recherche associée, ça promet comme histoire! ^^
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Untold Memories Empty Re: Untold Memories

Message par Bluefox82 Sam 24 Oct - 14:27

[Hop! J'ai fini le chapitre 1, mais je vais le reposter dans son intégralité car j'ai corrigé les quelques fautes de conjugaison de la première partie.
En espérant que cela vous plaise ^^]

Chapitre I-De la connaissance, on tire le pouvoir:

18h47, 14 Javian 970-Centre de recherches scientifiques, Macheville.

"Lancez les analyses. Mes confrères, aujourd'hui nous allons marquer un point historique dans le monde de la science."

Telles étaient les paroles qui retentissaient en écho dans le bâtiment aux murs blancs, où les seuls bruits perceptibles étaient ceux des réactions chimiques observables dans les alambics qui trônaient sur les différentes paillasses. Beaucoup de personnes occupaient les lieux, toutes en vestes blanches. Un certain émoi se faisait ressentir parmi eux...un émoi de découverte, de progrès.
Au milieu de ce groupe de scientifiques figurait une personne en particulier qui se démarquait de tous par sa prestance: un Eniripsa aux cheveux longs et blonds clair, une barbe en collier finement taillée, des yeux semblables à de l'améthyste. Il n'était certes pas très grand, ni costaud, mais dégageait une aura particulière. Aura confirmée par sa réputation, qu'il eu gagné au fil des ans. On le surnommait "le Prodige", "l'élu des sciences". Et il y avait de quoi faire, quand on en venait à poser un regard sur sa carrière.
Acetyl Falfeergan, alors âgé de 22 ans, fort jeune pour un biologiste, et pourtant au Q.I incomparable. Diplômé tôt avec la mention la plus honorable de son école, il avait eu d'office sa place dans les congrès de grande instance. Ayant pas moins d'une dizaine de brevets à son actif dans le domaine de la physiologie animale, de la botanique et de la génétique, on le qualifiait à juste titre de génie. Il était encore trop tôt pour que son nom soit affiché dans les archives historiques, mais c'était très certainement ce à quoi il était destiné.

Aujourd'hui est pour lui, ainsi que toute son équipe, un grand jour. Depuis qu'il était employé chez les Asgazeï, cela faisait maintenant bientôt deux ans, il avait mené de main ferme un projet de recherche sur plusieurs îles du monde, en particulier l'île Wabbit, où il avait entendu parler de transformations génétiques, bien que ces dernières se retrouvaient concluantes dans le mauvais sens du terme.
Une infection généralisée, ayant pour origine un virus créé par un généticien autochtone, avait causé une véritable pandémie dans les sous-sols de l'île, transformant les individus en macchabés.

Compte tenu du fait que plusieurs bateaux étaient amarrés à son port, et que certaines personnes y venaient à but de voyage, on craignait que la maladie soit transportée vers les nations, bien que l'on ne savait pas si elle était contagieuse pour des espèces autres que les wabbits. Il fallait se préparer déjà à toute éventualité, et régler ce problème: trouver un agent suffisamment puissant et avancé pour pouvoir éradiquer le virus, ou alors proposer un vaccin afin d'y opposer une résistance suffisante.
Un projet dans un premier temps très difficile: le virus était fortement mutagène, il s'agissait alors de toucher au domaine de la génétique, qui à l'époque n'était que peu développée. On avait pas encore découvert comment modifier les caractères génétiques d'un individu. Le terme même de "caractère génétique" était bien trop vague, et personne ne savait vraiment y donner une définition.
Dans un deuxième temps, ce projet était onéreux. Très onéreux. Nécessitant du matériel de pointe, de dernier cri, dont la fabrication était démesurément coûteuse, au même titre que son utilisation ainsi que de son entretient.

Fort heureusement pour ce point, Falfeergan avait eu l'aval de la famille Asgazeï qui pour le coup avait décidé de mettre leurs recettes commerciales en tant qu'investissement dans ce projet. Ils l'ont fait sans la moindre hésitation: leur confiance envers l'Eniripsa était inébranlable. Et ils savaient qu'ils allaient avoir un résultat rentable.

Ce dernier avait donc mit en place dans son laboratoire un nouveau type de microscope, une nouvelle centrifugeuse et un établi d'échantillonnage. Restait plus qu'a trouver un tissu comportant le virus, ainsi que tous les ingrédient pour pouvoir y pallier.

Et aujourd'hui, il avait tout en main. Les calculs étaient prévus à l'avance: on avait disposé sur une ardoise un schéma complexe et détaillé d'une cellule interagissant avec cet agent pathogène. A côté figurait un récapitulatif des symptômes de la maladie...tout était fin prêt. Le vaccin était préparé et il ne manquait plus qu'à voir s'il fonctionnait...

"On se souviendra de nous pendant longtemps! Le problème de l'île Wabbit sera réglé. Cela va ouvrir de toutes nouvelles possibilités pour le monde de la médecine!" disait-il, enjoué.  

Alors que les analyses étaient lancées, on toqua à la porte d'entrée du laboratoire. Un des scientifiques se leva pour venir ouvrir.
La porte grinça doucement, laissant rentrer un peu plus de lumière naturelle dans la pièce. Derrière celle-ci se tenait un homme assez grand, un Ecaflip au pelage roux très clair et aux cheveux blancs attachés en queue de cheval, une barbe de trois jours trônant sur le bas de son visage. Ses yeux d'un vert clair détaillaient le scientifique. Il portait un ensemble de vêtements majoritairement bruns, à savoir une chemise surmontée d'une veste en cuir, un pantalon de costume et des chaussures de ville. Seule sa cravate était différente du reste, cette dernière étant d'un noir uni.
Il se tint ainsi devant lui, clamant dans un sourire poli:

"Bonsoir. Pourrais-je parler avec Mr.Falfeergan, je vous prie?"

Devant l'Ecaflip en question, le scientifique ne se fit pas prier. Il acquiesça, retournant parmi ses confrère et posa la requête à l'Eniripsa, divulguant le nom de l'individu attendant devant le seuil. Une expression de surprise s'afficha alors sur chacun des visage, et c'est non sans excitation que Falfeergan accepta, sortant du bâtiment, prenant soin de refermer la porte derrière lui.
Il se plaça face à l'Ecaflip, le dévisageant avec une certaine curiosité dans son regard:

"Bien le bonsoir, Mr.Nora. Que me vaut votre visite?"

Albarian Nora, tel était son nom. Ecaflip quadragénaire, réputé pour ses travaux en physique classique et en alchimie. Il n'avait pas sa place parmi les congrès scientifiques, trouvant cela ennuyeux, mais de réputation il avait le même statut qu'Acetyl.

"J'ai apprit vos récentes découvertes. Je tenais à venir vous annoncer en personne mes félicitations distinguées. La science vous comptera comme un pivot majeur de son avancement, et vous ferez noble figure dans l'histoire.

-Je vous remercie...ces deux dernières années furent longues, mais nous sommes finalement arrivés au but."

L'Eniripsa fut méfiant. Nora n'était en aucun cas concerné par cette branche des sciences, et il était suspect de le voir venir de son propre chef clamer des félicitations. Il sentait qu'il y avait d'autres motifs derrière cette venue, mais restait tout simplement de marbre. Il voulait le voir donner ses vrais raisons par lui-même...

Un silence s'installa entre les deux protagonistes. Nora en profita pour sortir d'une poche de sa veste un paquet de cigarette. Il en prit une, la cala entre ses lèvres et, via un briquet placé à son poignet, l'alluma. Il souffla la fumée de la première latte, tandis que Falfeergan le fixait toujours, restant muet et dans une attente certaine.

Depuis quand l'Ecaflip s'intéressait à ses travaux? Il n'en savait rien.
Les tensions entre les familles Nora et Asgazeï rendait ce genre de visites à l'improviste particulièrement mal-vue, du moins lorsqu'il s'agissait de commerce. Toutes les deux concurrentes et ennemies, le fait qu'un membre vienne sur le territoire adverse amenait une myriade de soupçons, dont l'un d'eux était celui de l'espionnage.
Mais ici, ce n'était pas le cas. L'Eniripsa le recevait sans aucune hostilité. On ne ferme pas la porte au nez d'un confrère scientifique. La science se foutait éperdument des origines. Enfin...c'est ce que l'on voulait mettre en avant.
Albarian, de lui-même, n'avait que faire du commerce de sa famille. Il n'avait jamais demandé de financement de sa part concernant ses travaux. Il était à l'écart de tout ça.

Acetyl savait qu'il n'y aurait aucune attaque de sa part, et aucune prise de partis concernant les familles, et c'était réciproque. Il n'était pas dangereux non...cela n'a jamais été le cas.
Mais sa venue et son intérêt étaient alarmants. Et il ne le comprenait pas.

"Je me demande néanmoins à quoi cela va vous avancer. Certes, vous allez faire progresser la médecine: c'est un fait. Mais, n'y a t'il point autre chose derrière cela? clama l'Ecaflip d'un air interrogateur.

-Où voulez-vous en venir?

-J'ai lu vos récents articles sur l'avancée de votre projet. Articles que vous avez envoyé à votre institut référent et qui ont été publiés à l'instar de toute autre découverte scientifique.
C'est intéressant: vous dîtes donc que le corps de n'importe quel être vivant est constitué de cellules, elles mêmes constituées de différents organites, et dont le noyau contient une longue molécule que vous avez réussi à extraire.

-Exact.

-Vous avez ainsi défini un virus comme étant ceci: un organisme de très petite taille, invisible à l'œil nu, n'ayant pas de membrane pour le protéger, et possédant ladite molécule en un seul exemplaire, alors que nous ainsi que le monde animal l'ayons en plusieurs exemplaires dans une même cellule. C'est simplifié: je me doute que ça doit être un peu plus complexe que ça, en réalité. Ai-je raison?

-En somme, oui. Comme vous l'avez dit, c'est un peu plus complexe, mais globalement c'est exact.

-Cela m'amène au rôle du virus: c'est un parasite, ayant besoin d'un hôte donc pour survivre, se développer et proliférer. Or, lorsqu'il infecte son hôte, il transmet un fragment de cette longue molécule, ce dernier venant s'insérer dans ce que vous avez appelé le génotype de l'individu, le modifiant ainsi. Vous connaissez désormais ce qu'il en résulte, et avez trouvé un moyen de contrer cela par le biais d'un vaccin qui, connaissant votre expertise sur le sujet, parviendra à éradiquer complètement le virus.

-Je ne vois toujours pas de quoi vous voulez parler en énumérant mes recherches...

-J'y viens, ne vous en faîtes pas. Si vous avez le pouvoir de créer un tel remède, c'est que vous savez exactement comment fonctionne cet agent pathogène...
On ne va pas se mentir: depuis des années, les Asgazeï lient leurs connaissances en armement et leurs connaissances dans le domaine scientifique. Je suis prêt à parier que votre coup de maître sur la génétique douzienne va apporter une double contribution...

-...

-Effectivement, un moyen d'éradiquer une pandémie qui touche la population wabbit....mais aussi potentiellement une arme biologique particulièrement meurtrière et contagieuse, car vous avez les outils pour modifier le virus afin qu'il devienne insensible à tout traitement actuellement connu..."

L'Eniripsa écarquilla les yeux suite à une telle remarque. Comment osait-il proférer d'aussi graves paroles à son encontre? Il sous-entendait clairement le fait qu'il allait devenir un criminel de guerre...et il n'avait pas tord, à en voir la découverte.
Falfeergan fit une moue de désagrément, mais tâcha de rester stoïque mal gré les accusations de Mr.Nora. Il clama froidement:

"Vous vous avancez sur un terrain dangereux, Albarian. Je vous conseille fortement d'éviter ce genre d'hypothèse hasardeuse, qui ne concerne en aucun cas mes objectifs...

-Croyez-vous donc? Vous vous mettez soudainement sur la défensive, aurais-je touché une corde sensible, laissant une transparence sur la triste vérité?

-Je...

-Cette question est purement rhétorique.
Vous savez parfaitement, mieux que quiconque ce que va amener cette avancée.
Vous savez parfaitement dans quoi vous vous engagez et quelles conséquence cela aura.
Vous savez parfaitement ce que compteront faire vos employeurs une fois que ces connaissances leur seront acquises."

Le biologiste perdit son calme. Lui qui avait brillé depuis plusieurs années, toujours admiré et jamais mit en tord, se retrouvait face à une angoisse subite. Il fut prit de sueurs froides, mordant sa lèvre inférieure en regardant furieusement celui qu'il voyait désormais comme une sévère nuisance. Il fulmina:

"Je n'ai pas de leçon à recevoir de votre part. Vous n'êtes pas biologiste en plus, que je sache!

-Certes, rétorqua Albarian d'un air encore plus sérieux. Mais lorsque je parle d'un sujet, je fais le maximum pour me renseigner, quitte à ce que cela me prenne du temps. La biologie est une science vaste, complexe, et qui prend en compte un éventail de paramètres. Mais peu importe: je m'y investis à cent pourcent afin d'apprendre au maximum, et afin d'éviter de raconter des conneries.
Force est de constater que cela apporte ses fruits: votre expression de malaise m'indique que j'ai juste...sur la majorité des points, si ce n'est tous..."

C'en était trop. Acetyl Falfeergan, pour la première fois, perdant sur son propre terrain, son propre domaine, exprima sa colère.

"Vous me faîtes marrer à venir sur mon territoire, à me faire la morale sur mon travail...vous m'énervez au plus haut point à vouloir vous montrer supérieur...mais vous ne l'êtes pas! Comment peut-on vous appeler un scientifique?! L'alchimie n'est pas une science, c'est une aberration! Et vous osez commenter sur les travaux de celui qui a réussi mieux que vous?!
Vous n'avez pas les bagages nécessaires pour parlementer! Et ne venez pas me donner de leçon quant à ceux qui m'embauchent! J'ai vu les actions de votre famille sur la dernière décennie, et elle est très loin d'être aussi charmante et innocente qu'elle le laisse prétendre!!!
Les Asgazeï ont toujours voulu prôner le progrès de la science et des technologies, elle fournie des armes pour sa nation et est ainsi un exemple civique!
Vous voulez parler morale?! Vous êtes sûr?!
Dans ce cas, je vous pose la question suivante: Entre faire évoluer la science pour le bien de l'humanité, au risque de créer de nouvelles maladies; et user depuis longtemps de ressources non-renouvelables et détruire des écosystèmes importants, qu'est-ce qui est le plus immoral?"

L'Ecaflip grinça des dents suite à cette attaque. Sa cigarette s'éteignit faute de l'avoir laissé trop longtemps sans y fumer dessus. Il savait pourquoi Falfeergan lui reprochait ça. Ils avaient tout les deux des choses à reprocher à leur famille respective, même si l'Eniripsa n'était pas un membre des Asgazeï.
Il fut aussi atteint d'angoisse, mais étant plus sage et réfléchit que son adversaire, il ne laissa pas la rage l'envahir, et répliqua toujours dans le calme:

"On ne va pas remettre sur le tapis d'aussi vieux évènements...qui plus est, je suis extérieur à tout ça. Je ne suis pas un commerçant, je suis un scientifique, tout comme vous.
Mais vous faîtes prévaloir la loyauté des Asgazeï envers Brâkmar: ne vous souvenez-donc pas de notre credo? Nous, hommes de sciences, ne sommes pas influencés par les nations. On met à disposition nos connaissances, et exécutons moult recherches pour le bien du Monde des Douze, dans sa globalité.
Vous vous dîtes fervent défenseur de la science, et du dit credo. Vous voulez faire le bien et soigner les gens, améliorer leur vie.
Si tel est le cas, et je sais que c'est le cas, vous savez que vous vous engagez sur la mauvaise voie en continuant vos expériences sur ce virus, ainsi que la création de son vaccin. Plusieurs fois des scientifique ont fait ce genre de travaux, pensant bien faire, mais ils ont été reprit par des personnes avec des intentions toutes autres, et le plus souvent malsaines. Leurs efforts ont donc été réduits à néant.
Vous savez que la science peut être à double tranchant. Dans ce cas, vous savez aussi ce qu'il vous reste à faire: arrêter tout.
Quitte à ne pas trouver de remède pour l'Île Wabbit, cela vaut mieux, car à défaut de sauver une ethnie, vous sauverez le monde entier. Des fois, la meilleure des solutions est de ne rien faire..."

Acetyl baissa le regard, éprouvant du regret, de la honte. Le sermon était juste et efficace...il avait bien tord, et Nora avait bien raison.

"Vous êtes un homme remarquable, un vrai génie. Votre dévotion pour la science est exemplaire, et je m'incline face à votre intelligence. Vous êtes capable de beaucoup de choses...
Mais ne vous laissez pas aveugler par cela. Sachez faire les bons choix pour éviter les catastrophes que peuvent engendrer votre connaissance, et mettez en avant les travaux où vous êtes sûr de bien faire pour tout le monde. Et vous en tirerez encore plus de reconnaissance et de satisfaction.

J'ai confiance en vous, Falfeergan. Je sais que vous prendrez la bonne décision..."


Ainsi il fit volte-face et repartit, rallumant sa cigarette, laissant l'Eniripsa dans le silence, en proie à sa morale.
Son intelligence exemplaire était à la fois un don inestimable, mais aussi une faculté particulièrement dangereuse si on ne reste pas objectif. Il se tenait la tête, fixant le sol longuement alors que son cœur battait la chamade. Il avait prit conscience finalement de ce qu'il était en train de faire, ainsi que de l'énorme frayeur qu'il éprouvait quant à ce qu'il s'apprêtait à réaliser dans son laboratoire.
Ses subordonnés attendaient le feu vert pour pouvoir lancer les tests. Tous se réjouissaient d'avance. Les calculs étaient exacts, le vaccin allait être coûte que coûte des plus efficaces.
Mais il fallait arrêter ça. C'était le mieux à faire. Quitte à décevoir, c'était mieux que de devenir un énorme meurtrier.
Il fit ainsi à son tour volte-face, rentrant à nouveau dans la salle où chaque homme et femme en blouse blanche était à sa paillasse respective, n'attendant plus que le résultat de ce long projet.
Ils pensaient tous rentrer chez eux, annonçant à leur famille qu'ils allaient devenir des personnes exceptionnelles, de vrais héros pour le monde, des pivots du progrès. Mais hélas, pas aujourd'hui.

Acetyl s'approcha du grand bureau qui siégeait juste en face de la grande ardoise, nuancée par le blanc des craies utilisées pour mettre à l'écrit les longs calculs effectués sur quasiment deux ans.
Il souffla longuement, se penchant au dessus de plusieurs cahiers dispersés sur le meuble, posant la paume de ses mains sur la surface. C'était difficile à accepter, tant de temps sacrifié pour tout annuler...mais c'était le mieux à faire.
Un des scientifiques s'approcha de lui, déterminé:

"Mr.Falfeergan, les tubes à essai sont placés en centrifugeuse. Nous attendons votre signal.

-Arrêtez les machines. Jetez les vaccins. Nous ne brillerons pas ce soir...

-Mais?! S'offusqua le scientifique. Nous avons tout préparé! Pourquoi vous voulez faire ça?!"

L'Eniripsa tendit une main vers le col de sa veste, l'agrippa et tira le scientifique vers lui, le fixant d'un regard noir.

"J'ai. dit. d'arrêter. ces. putain. de. machines...c'est un ordre, alors vous vous bougez le cul et vous m'annulez tout ça.

-B-Bien...e-entendu..."

Le scientifique ne se fit pas prier pour arrêter la centrifugeuse, dictant aux autres de jeter les vaccins. Tous surpris par une telle décision, se tournèrent vers leur chef, qui les regardait, les bras croisés.

"Nous nous appliquerons à un autre projet. Mais une fois qu'on aura terminé de tout nettoyer ici, je ne veux plus parler de celui-là. Vous aurez droit à quelques congés à partir de ce soir.

-Qu'il y a t-il, monsieur? Demanda une autre scientifique, perdue.

-Je n'ai pas à vous expliquer cela. Juste: c'est mieux d'arrêter là. Nous faisons fausse route. Mais je vous promets que notre prochain travail nous accordera la reconnaissance qui nous est due.
Maintenant, dépêchez-vous de me virer tout ça. Rentrez ensuite chez vous, prenez du bon temps avec votre famille, dîtes leur si elle vous demande ou si ça vous chante que le projet est un échec, mais que ce n'est pas une raison pour baisser les bras: la science est comme ça, des fois on est sur la mauvaise piste, et d'autres fois on parvient à avancer. Je vous retrouve dans deux semaines, en attendant changez-vous les idées, et reposez-vous."

Tous acquiescèrent dans le silence après un long moment d'hésitation. Le laboratoire fut nettoyé au bout d'une demi-heure, puis se retrouva désert. Seul Acetyl Falfeergan restait, admirant le ciel crépusculaire depuis une fenêtre, parlant tout seul sur un ton morose:




"Je vous ai écouté, Mr.Nora. J'ai évité le pire de mon côté. Le monde se portera mieux ainsi, du moins à ce niveau.
Mais je vous conseille d'être prudent avec votre famille: si jamais on apprenait votre histoire sur le Royaume Sadida, il aurait de quoi déclencher une guerre d'ordre mondial....."
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Message par Birth Sam 24 Oct - 14:55

Bon, beh c'est vraiment cool ma fois !

Beaucoup aimé cette ambiance très scientifique, et le personnage d'Albarian est des plus intéressant. Au niveau de la forme, juste rien à redire. Relecture efficace, et ça ça fait plaisir, et texte de qualité. Un long dialogue bien mené et qui en plus nous apprend bien des choses (Donc pour le coup bien joué)

Ton projet commence très très bien, maintenant dans les question/améliorations j'ai :

"Ne préfères-tu pas supprimer le premier post ou le rééditer afin de n'avoir qu'un long texte ?"

"la fin de ce chapitre est-elle un appel de la partie suivante ? Vas-tu parler de ce fameux évènement de Sadida ? Car si tel est le cas alors la construction serait des plus intéressante."

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Untold Memories Empty Re: Untold Memories

Message par Bluefox82 Sam 24 Oct - 14:59

J'avais pensé à ça, mais je vais peut être plutôt utiliser le premier poste comme un sommaire, qu'il ait une utilité quoi x)

N'ayant pas encore réfléchit sur quoi va porter la partie suivante, je vais voir ce que je compte faire.

En tout cas merci pour ce com', ça fait plaisir de voir que la nouvelle est appréciée. ^^
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Message par Ihephe Sam 24 Oct - 18:10

Texte bien construit, histoire très interressant qui donne envie d'en savoir plus sur les Asgazei et les Nora notamment sur ce qu'il c'est passé sur l'île Sadida. La Suite !!
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Message par Albynn Lun 26 Oct - 9:24

Whaaaa, ça c'est de la science!
Mais du coup, on doit estimer (médicalement parlant) que le monde des 12 ignore l'existance des cellules, etoussa?
Et l'article sur les cellules dont parle Nora, dans "le journal", est donc trouvable?

Pauv' Acetyl, c'est dur comme choix :/

*prend note*
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Message par Bluefox82 Lun 26 Oct - 20:37

Hop! Section de réponses suite à...bah vos réponses.

Déjà, merci de lire Untold Memories, ça me fait plaisir de voir que le premier chapitre vous a plu. Vous êtes le carbu qui me fait avancer dans mes écrits, car sans retour des lecteurs on n'avance que difficilement. ^^

Je vais répondre dans l'ordre.

Birth: Suite à ta question, j'ai prit effectivement la décision de rééditer le premier poste. ^^
Concernant cette histoire du royaume Sadida, et voir si le prochain chapitre va encore y apporter quelques intrigues et/où éléments de réponse:

Il peut y avoir une corrélation plus ou moins grande, selon le chapitre et le personnage abordé. Tout dépend si ce fameux évènement a touché le personnage en question, que ce soit au niveau de son destin/manière de penser/actes. Bien évidemment, il y aura un peu plus d'informations données au fur et à mesure que l'on va avancer dans les chapitre, mais vous saurez tout surtout dans la deuxième nouvelle (à laquelle je n'ai pas encore attribué de nom, mais sur laquelle j'ai déjà réfléchit longuement pour les différentes mises en scène). Mais, partez du principe qu'il s'agit surtout de vous montrer un évènement marquant dans la vie de chacun de mes personnages, et qu'au final ce qu'ils auront apprit au cours de leur évènement respectif les confortera en bien ou en mal dans la situation de la deuxième nouvelle. Wink

Ihephe: La situation entre les Asgazeï et les Nora te plaira encore plus par la suite, j'en suis sûr. Le dernier chapitre en particulier, en plus de donner le coup d'envoi pour la prochaine nouvelle, va rajouter encore plus de questionnement sur les deux familles. ;p

Albynn: Alors, ce fut le point technique de ce chapitre. Je pense affirmer sans trop me planter que les cellules et les molécules ont été découvertes dans le monde de Wakfu: il n'y a qu'à voir le laboratoire qu'il y a dans les souterrains wabbit. J'ai placé Acetyl comme un scientifique qui a mit ça en évidence, bien que cela n'était pas l'objet même de sa découverte, qui lui consistait à traiter efficacement le virus.
Après, ce n'est qu'une histoire: une sorte "d'uchronie scientifique", je ne sais pas si le monde des 12 connaît vraiment l'existence des cellules, mais je mets en avant le fait que ça soit très probable.
Après tout, si on fait la comparaison avec le monde réel, on peut souligner le fait que le terme "atome" à été inventé durant la période de la Grèce Antique, et qui désignait sommairement ce que l'on en connaît aujourd'hui: quelque chose de tellement petit qu'il en devient insécable. (Même si on sait que c'est faux maintenant, parce qu'il y a les neutrons, protons, quarks, etc...à condition d'avoir beaucoup d'énergie)

Si l'article sur les cellules sera trouvable dans le journal d'Albarian: non, mais il peut en parler. Par contre, j'avais en tête de créer en lui même l'article, ainsi qu'un autre qui résume le fonctionnement du virus Wabbit. ^^


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Message par Birth Lun 26 Oct - 20:54

Huuuum...

Et beh...nope. Je sais qu'il est rare que je commence un com' comme ça, mais bon je réagis souvent sur le moment. La réponse aux questions est vraiment cool, et c'est toujours de voir que nos avis sont lus. Néanmoins je suis rarement fan de poster des simples post de réponses (Ca coupe trop les récits, pour ça que je les mets en tête de mes chap'). Mais ce n'est là qu'un avis.

Pour parler du point narratif...pas fan du tout :').

C'est pas inintéressant, loin de là ! Mais...bah tu casses un peu la magie de l'écrit. Tu me rétorquera que je l'ai fais de mon côté, et tu n'as pas tord...mais j'avais juste expliqué les trucs que j'avais tenté dans la nouvelle. Il y a pas mal de choses pouvant se cacher entre les lignes de NoD R, et pour beaucoup d'entres elles je ne dirais rien (car c'est parfois aux autres de trouver).

Il en va de même pour les objectifs que l'on se colle pour les chapitre, je considère que quand le travail est bien fait on a pas besoin de le préciser, et dans le cas de ton chapitre le travail était super bien fait !

Plein de fois je me suis imaginé faire l'annonce de tel ou tel épisode dans un long post...mais je me dis (Peut-être à tord) que les gens s'en fichent un peu. Tout le travail que tu as effectué pour nous écrire ce dernier post, j'aurais été ravis de le lire en conclusion de ton histoire. Quand tout est finit on délivre les derniers secrets (Et je ferais de même avec NoD R, pour expliquer les raisons pour lesquels les noms de grandes parties sont en anglais, le pourquoi du titre "Know Your Enemy" ou pourquoi j'ai fais tel ou tel choix.)

En résumé :

-Merci pour les réponses, mais à voir comment trouver une meilleure forme
-Trop tôt pour de tels analyses, on a pu lire qu'un chapitre et nous l'expliquer en commenté b'est pas forcément la priorité
-Garde des surprises, tu viens un peu spoiler la suite de ton histoire (Et je sais que je le fais souvent à l'oral ou via les logiciels de com'...mais je m'arrange toujours pour que ce ne soit pas écrit ici afin de garder les surprises)

J'ai adoré ton écrit encore une fois, niveau forme t'étais au top niveau...mais je ne pense pas que tout ce que tu as écris là était réellement nécessaire (mais c'est qu'un pur et simple avis).

Des bisous, et j'attends la suite ^^
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Message par Albynn Lun 26 Oct - 21:11

Acetyl: "Je me dévoue à une science qui permet de faire évoluer au mieux l'humanité."
Albarian: "Je me dévoue à une science qui d'améliorer au mieux l'humanité."

Je crois que t'as raté ta phrase sur Albarian, jépacompris... :/

Merci pour les précisions scientifiques, c'était juste pour savoir si Alb pouvait:
-avoir appris l'existance des "cellules" avec des bouquins
-y avoir eu le nom d'Acetyl associé

Et un point pour Birth, ça fait un peu too much d'avoir ça maintenant!
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Message par Bluefox82 Jeu 26 Nov - 14:08

Chapitre II-Eveil:

Flovor 973, aux abords du Royaume Sadida.

"Pourquoi nous allons là-bas, Dame Fyrène...?"

Sur un petit bateau marchand, une jeune Eliotrope se tenait au niveau de la proue. D'un teint clair, les cheveux couleur ébène, et portant une robe noire, elle scrutait l'horizon de ses magnifiques yeux, semblables à du Wakfu, comme le reste de son peuple. Olianore, tel était son nom, arrivée dans le monde des douze quelques mois plus tôt, ne connaissait rien à ce qui l'entourait, à la société. Elle avait débarqué en terre inconnue, et n'avait aucun souvenir de son passé.
Tourmentée par autant de question, existentielles pour elle, et condamnée pendant un temps à fuir face aux persécutions des douziens envers elle et ses semblables, elle s'était écartée de toute civilisation, songeant chaque et jours et nuits dans une angoisse latente...elle songeait à ce qu'elle était, et pourquoi on lui voulait du mal alors qu'on ne la connaissait pas.
La peur de l'inconnu, de ce qui nous est étranger? De par ces persécutions, elle avait aussi gagné cette peur...
Elle n'avait aucune idée de comment agir dans ce monde...ses pleurs se faisaient quotidiens.
Elle avait besoin d'aide...de quelqu'un qui la guide...de quelqu'un pour lui apprendre tout ce qu'elle avait à retenir, afin d'apparaître face aux autres comme une vraie personne, avec une identité propre.
Mais plus que tout...elle voulait démentir ces accusation, et montrer qu'il n'y avait rien pour la culpabiliser...elle était comme un nouveau-né: l'innocence même venant au monde.

Après une longue errance dans la ville d'Astrub, cherchant de quoi manger, elle fut recueillie par un groupe de révolutionnaires, répondant au nom de "Get Free". Les hommes à la plume avaient un refuge, dans lequel dormaient et dînaient plusieurs Eliotropes. Enfin elle avait trouvé de bonnes personnes, qui voulaient l'accompagner dans ce monde, lui servir de support afin de s'élancer dans une vie meilleure que celle qu'elle vivait avant. Ses pleurs, ce jour là, s'estompèrent. Sa peur, ce jour là, s'amoindrit. Elle devint avenante...radieuse...vivante....
Il y avait Lenz, leur chef, une femme de valeur qui combattait pour la liberté. Elle en avait peur au début, puis lui vouait une certaine admiration.
Il y avait Albynn, un Eniripsa qu'elle retenait pour avoir un cœur en or. Ce dernier avait prit un Eliotrope plus jeune qu'elle sous son aile, il s'appelait Lashet.
Il y avait Cyd, cet ingénieur qui avait prit l'initiative de mettre son havre-sac à disposition, en tant que refuge temporaire.
Il y avait Rose, cette disciple de Sram qui souriait en permanence. Cette même femme qui lui avait ouvert les bras, et séché ses larmes.
Et il y avait Lawna, une autre Eliotrope du même âge qu'elle, envers qui elle avait développé quelque chose de beau...quelque chose de fort qu'elle ne savait définir...son sourire lui suffisait à la rendre heureuse...
Ces personnes lui avaient donné goût à la vie, et lui avaient permit d'aller de l'avant.

Elle savait qu'elle pouvait rester parmi eux, dans leur taverne, son havre de paix loin de la haine douzienne. Mais ce n'était pas ce qu'elle voulait.
Ayant regagné son courage, elle souhaitait découvrir le monde. Visiter les innombrables contrées qu'il abritait, apprendre tout ce qu'il y avait à savoir dans chacune des régions...sur ce point, elle devait faire un choix: en une vie, on ne pouvait pas assimiler toute la culture mise en place depuis des siècles. Il fallait qu'elle se spécialise dans quelque chose où elle pouvait exceller. Trouver sa voie dans un domaine. Mais lequel?
Elle avait alors fait, lors d'un séjour dans une cité sufokienne, la connaissance de Fyrène. Une femme-lenalde, se disant d'une tribu appelée les Notasas, qui vouaient leur vie à la musique.
Olianore avait été attirée par une de ses mélodies, qui résonnait à travers les ruelles de la ville. Quelque chose de complexe, mais de beau. Quelque chose qu'elle ne pouvait définir, et qui pourtant l'envoûtait.
Elle avait trouvé la lenalde qui était la source de cette magnificence: la belle portait un violon fait en acajou, arborant des finitions dignes d'un travail d'orfèvre. L'archet lui aussi paraissait comme un réel chef d'ouvre, composé d'un bois solide, certainement de l'ébène, et fort bien verni, avec une frange de crin blanc. Le son qui en résultait de toute l'expertise musicale qu'apportait l'artiste était d'une harmonie sans précédant: un voyage était livré pour chaque note qui était jouée.
Face à ce sublime art, l'Eliotrope avait trouvé ce qu'elle voulait faire: devenir musicienne.

Voyant la détermination et la volonté de la jeune fille, Fyrène la prit sous son aile. Elles voyagèrent de temps en temps ensemble. La lenalde lui enseigna en premier lieu le solfège, puis elle eut son premier instrument: une guitare sèche, en somme très basique d'apparence, mais bien construite. Les cordes déjà accordées, elle entama ses premiers cours pratiques.

C'était difficile, et elle le savait. La musique était toujours quelque chose de difficile. Mais elle s'accrochait, et progressait rapidement au final.
Fyrène lui enseignait des mélodies diverses et variées, cependant l'Eliotrope avait remarqué quelque chose de bizarre avec les instruments qu'elle portait. Quelque chose de surnaturel.
C'était un partie, minoritaire en terme de temps d'apprentissage, mais la plus essentielle de son enseignement. Sa maîtresse voulait la faire évoluer sur plusieurs instruments de musique, chacun ayant la particularité d'avoir une mélodie magique, aux effets qui lui étaient premièrement inconnus.
Et c'était l'objet de leur départ vers le Royaume Sadida:

"Je vais te présenter mon instrument de prédilection une fois là-bas, dit Fyrène d'une voix calme.

-Mais...on aurait aussi bien pu rester à Sufokia pour ça, non?

-Détrompe-toi. Découvrir d'autres lieux est essentiel pour ta discipline. Chacune des musiques que je t'enseigne doit avoir son endroit propice. Telle est la coutume, et la règle.

-D'accord...

-Tu verras: le Royaume Sadida est magnifique. Tu seras surprise de ce qui se trouve là-bas, clama la lenalde avec un sourire sincère."

Elles arrivèrent quelques heures plus tard, amarrant le bateau, descendant sur le quai unique du port.
Les effluves des bois emplissaient déjà l'endroit, et on pouvait voir d'ici, au milieu de tous les bosquets, l'arbre de Vie, vénéré par les Sadidas.
Un magnifique paysage qui s'offrait aux yeux de l'Eliotrope, affichant une expression enchanteresse sur son visage. Accompagnée de la lenalde, elles s'enfonçaient dans les terres.
Quelque chose attirait l'attention d'Olianore: des traces de pas...ou plutôt, de coussinets, marquaient les sentiers humides. Une forte sensation la saisissait...elle avait l'impression d'être suivie...observée...
Fyrène de son côté marchait d'une allure nonchalante, confiante en ces lieux. Elle ne semblait craindre rien.
Des silhouettes passèrent via les hauts branchages des arbres avec une agilité sans précédant. L'Eliotrope se sentit en danger, prise d'une angoisse croissante:


"Ne t'en fais pas, chuchota Fyrène...tout va bien se passer."

Cette dernière stoppa net sa marche, levant la tête en direction des feuillages, semblant fort bien distinguer les silhouettes, ses yeux s'habituant rapidement à l'obscurité. Elle clama à haute et intelligible voix:

"Je sais où vous êtes! Montrez-vous!"

Une autre voix, féminine elle aussi, lui répondit aussi tôt, dans un parler légèrement plus primitif, marqué d'un fort accent:

"Qui êtes-vous, étrangères?

-Nous sommes des voyageuses! Nous sommes juste de passage!

La silhouette descendit d'un bond, venant se placer devant les deux femmes.  Elle fut suivie par deux autres silhouettes semblables, venant se placer de façon à les encercler.
Elles ressemblaient à des disciples d'Ecaflip. Portant de longues chevelures hirsutes, la poitrine à nue et pour seul vêtement un pagne, elles avaient déjà armé leur bras qui tenait pour chacune d'entre elles un fouet, menaçant ainsi les étrangères.


"Des Ten-Iss-Uoc...

-J-Je crois qu'elles n'ont pas l'intention de nous laisser partir...bégaya Olianore, stressée.

-Voyons, nous n'avons aucune intention hostile pourtant.

-V-Vous êtes sûre que nous n'avons rien à craindre?

-J'ai entendu parler de cette tribu. Nous ne sommes que de simples musiciennes, je pense pas qu'elles voient en nous une menace. Cela dit, il serait intéressant d'aller voir leur chef, histoire d'avoir une permission de rester dans leur territoire..."

Un fouet claqua au pieds de la lenalde, surprise elle se recula d'un léger bond.
Les autochtones ne semblaient pas être partantes pour entamer de quelconques négociations.
Néanmoins, elles ne paraissaient pas comme des guerrière sanguinaires. Encore jeunes, elles étaient comme ça car elles défendaient tout bonnement le territoire, sans pour autant avoir le moindre intérêt pour les effusions de sang. C'est pour cela qu'elles se battaient avec des fouets: à défaut d'infliger de sévères blessures, c'était des objets qui provoquaient une vive douleur, et qui par conséquent étaient dissuasifs.

Fyrène tentait de leur faire comprendre qu'elle ne voulait aucune querelle. Elle levait les mains, signalant qu'elle n'avait aucune arme sur elle. Les Ten ne se montraient pas pour autant confiantes. Fyrène soupirait, acceptant la situation.

"Olianore...tu me fais confiance?

-Bien sûr, dame Fyrène....m-mais pourquoi...?

-Joint tes poings devant toi...n'oppose aucune résistance...

-...entendu..."

Les deux comparses s'exécutèrent. Les Ten en voyant cela eurent un doute. Etait-ce un piège? Non...de toute manière, elles ne portaient pas d'armes. Elles n'étaient pas non plus taillées pour le combat à mains nues, visiblement.
Elles décidèrent de lier leurs poignets grâce à des cordes, et enroulèrent les fouets autour de leur taille, pour avoir une emprise totale sur elles. Elles repartirent sur le sentier, et au bout de plusieurs minutes de marche, un village tribal fut visible, au pied de l'Arbre de Vie.
Deux gardes, mâles, à l'entrée. Ils étaient curieux quant à la capture des étrangères, mais ils restaient fidèles à leur poste, impassibles. Une fois ce seuil passé, toutes arrivaient sur une grande place, comme un forum depuis lequel on pouvait se rendre dans les différentes habitations. Il y avait du monde, principalement des femmes et des enfants. Les bambins s'approchaient du petit groupe dans une humeur joviale et candide, eux qui étaient trop innocent pour comprendre de qui il s'agissait, et qui voyaient en chaque personne foulant ces terres un possible camarade de jeu. Leurs mères, bien plus sévères dans leur regard ainsi que leur attitude, prenaient leurs chérubins pour les écarter, affichant un instinct de protection certain, et encore plus remarquable avec des femmes aussi marquées par leur côté animal. Certaines feulaient même, trouvant la venue d'Olianore et de Fyrène désagréable.
Il y avait eu des incidents ultérieurs pour que l'on affiche une telle méfiance? C'est fort probable.
Un maison un peu plus grande, ornée de peintures et de décorations rupestres, trônait au sommet d'un talus, au plus proche de l'arbre Sadida. Cela donnait un accès immédiat à la place, ainsi qu'une bonne vue d'ensemble.
Une des ravisseuses prit la parole, clamant à haute voix dans un dialecte que seuls ceux de sa tribu pouvait comprendre. Ses mots portèrent vers la belle maison, si bien qu'il y eu une réponse, venant d'une voix féminine. Quelques secondes après, une silhouette sortit par la porte, dans une démarche lente, portant un regard sur le groupe, et en particulier les concernées.

"Je suppose que c'est la chef....dit Fyrène à voix basse, une certaine appréhension dans la voix."

Une Ten de taille moyenne, le corps athlétique, les courbes généreuses. Elle avait un pelage marron et de long cheveux de la même couleur. Des yeux rouges, magnifiques, figuraient sur son beau visage. Néanmoins, on pouvait voir dans son apparence...son regard...son aura...que c'était une splendide guerrière. C'était quelque chose qu'elle dégageait rien que par sa présence, et cela lui donnait une formidable autorité.
Et c'est ainsi, avec sa prestance, qu'elle regardait les deux femmes venues d'ailleurs. On pouvait voir une expression dissimulée sur son faciès: un mélange de dépit, de haine...mais aussi de tristesse et de peur. Elle dominait ses émotions, et paraissait ainsi, mal gré une souffrance manifestement intérieure, parfaitement stoïque. Seuls ses yeux pouvaient la trahir.
Le talus était affublé d'un escalier en bois, permettant de rejoindre plus aisément le forum.
Elle l'emprunta dans une marche à la cadence lente et lourde.
Arrivant non loin de la lenalde et de l'Eliotrope, elle signala d'un geste de main à ses chasseuses de prendre congé. Tout le monde porta son attention sur cette scène, qui allait visiblement être l'attraction principale du jour.
Ceru Noir, la chef des Ten'Iss'Uoc, se tint devant les étrangères, les fixant d'un regard perçant, et prononçant à haute voix.

"Qui ose fouler mes terres?"

Elle s'adressait à Fyrène. Non pas parce que c'est la figure la plus importante, entre elle et Olianore. Elle s'adressait à elle avec une certaine confiance, plus grande que celle qu'elle aurait pu développer à l'égard de l'Eliotrope.
Par gage de politesse, Fyrène plia un genou pour se prosterner devant la reine des Ten, et signala à Olianore de faire de même, ce que cette dernière respecta et accomplit.
Elles se relevèrent en même temps, et Fyrène prit l'initiative d'apporter une réponse.


"Nous sommes des voyageuses. Nous venons ici pour découvrir cette île, et surtout pour que je puisse enseigner à mon élève ici présente...dit-elle en désignant Olianore du menton.

-Et donc...? Qu'enseigne les étrangères?

-La musique, ô reine. Et rien de mieux qu'un cadre magnifique, en lien avec la nature pour pouvoir s'exercer. Il est bien que l'on nous ait amené jusqu'à vous, mal gré les mesures de précaution: cela va me permettre de vous demander si nous avons votre aval pour pouvoir jouer sur votre territoire...

-Ceru n'aime pas les étrangers. Plusieurs fois, depuis au moins cinq pleines lunes, les étrangers viennent ici, et dévastent tout. Plusieurs Ten'Iss'Uoc ont été blessés par eux. La forêt devient moins épaisse autour de l'arbre Sadida...

-Je comprends maintenant pourquoi cet accueil à notre égard...je suis sincèrement désolée pour vous..."

Ceru fixait Fyrène, la détaillant de son regard. Puis elle passa à Olianore, cette dernière détournant la tête, craintive.

"Hmm...étrangères semblent pas venir des nations...étrangères semblent différentes de ceux qui sont venus faire du mal aux Ten...

-Nous n'avons aucune intention hostile. Nous venons juste pour exprimer notre art, et communier avec le monde qui nous entoure...

-Oui...Ceru voit en ces deux étrangères deux personnes au coeur plus pur que celui des autres..."

Elle se tourna vers Fyrène.

"Ceru est heureuse de voir quelqu'un qui ressemble aux Ten...et qui vient en toute tranquillité..."

Puis elle se tourna vers Olianore.

"Ceru ne sait pas d'où vient cette fille...mais Ceru voit qu'elle dégage beaucoup d'aura..."

L'Eliotrope demeurait silencieuse et tremblante. Elle était effrayée par toutes ces personnes qui l'observaient. Elle ne voulait plus être vue comme une nuisible. Elle se sentait honteuse, et s'interdisait à regarder Ceru dans les yeux.
Cette dernière quant à elle fit foi de bienveillance et de tolérance. Elle s'avança alors face à ces deux femmes.

"Comment se nomment ces deux femmes?

-Fyrène, répondit la lenalde sur un ton serein et sincère.

-O...Olianore...répondit l'Eliotrope, l'hésitation dans la voix, la peine aux portes de son âme."

La chef des Ten se rapprocha de la jeune fébrile, posant une main sur son front. Cette dernière fut surprise, et leva finalement le regard pour l'observer.

"Ceru croit en Fyrène et Olianore...et ne voit pas en elles une menace...soyez les bienvenues, clama la Ten en esquissant un sourire confiant."

Elle appela par la suite d'autres de ses semblables pour défaire les liens.
Olianore eut un soulagement, une expression de reconnaissance s'affichant à l'égard de cette belle reine.
Elle était considérée pour ce qu'elle était en tant que personne, et non pas par ce que l'on prétendait à son égard via une myriade de faux préjugés. A nouveau, elle était reconnue comme un être ayant sa place dans ce monde, et c'était pour elle la meilleure chose que l'on pouvait lui donner.
Des larmes coulaient sur ses joues, brouillant sa vue. Fyrène la prenait alors dans ses bras, et Ceru restait en retrait, attendrie par la réaction de l'Eliotrope.

"Venez...allons s'installer chez Ceru...Fyrène et Olianore y seront mieux..."

Elles allèrent à sa demeure pour prendre du repos après leur long voyage.
Elles restaient donc ici pendant quelques jours dans la tribu, apprenant un peu plus sur leurs mœurs. Les petits Ten'Iss'Uoc aimaient jouer avec Olianore, qui s'accommodait vite à cette communauté. Elle avait regagné encore plus de joie de vivre, et jouait de la guitare pour les enfants, car c'est l'instrument qu'elle maîtrise le mieux. Fyrène passait plus son temps à l'extérieur du territoire, pour visiter un peu plus l'île. Le soir elle se retrouvait avec la chef, entamant de longues discussions à chaque diner.

La veille de leur départ, après environs une semaine passée chez les Ten, elle alla voir Olianore au crépuscule.

"Il est temps que je t'enseigne la fameuse mélodie dont je te parlais pendant qu'on était en mer."

L'Eliotrope acquiesça, ravie de pouvoir avoir cette leçon. Les deux femmes allèrent au-delà du village, jusqu'à une sorte d'autel collé au pied de l'arbre de Vie.
Il était difficile de déterminer s'il avait été construit par le peuple Sadida ou par les Ten'Iss'Uoc, mais il était manifestement à l'abandon. Les bougies qui l'éclairaient jadis n'avaient plus de cire, leurs mèches étaient entièrement consumées. Il n'y avait aucune trace récente d'activité.


Olianore remarqua quelque chose au niveau du tronc de l'arbre. Une large entaille, coagulée depuis des lustres par sa sève. Elle n'y prêta pas plus d'attention que ça, et sortit son violon, à la demande antérieure de sa maîtresse. Cette dernière, le même instrument en main, était parée à donner son cours. Elle clama, d'une voix solennelle:

"Voici une musique que tu ne peux rendre efficace qu'avec ton violon: elle y est lié.
Par delà les océans, de nouvelles terres apparaissent par le miracle de la nature. Sur ces dernières, la vie prend son cours et engendre des naissances. Les animaux expulsent leur premier souffle, les fleurs éclosent, l'eau des ruisseaux se confondent pour laisser place aux rivières. Le vent, d'un mouvement bienfaiteur, agrémente cette harmonie naturelle.
Cette mélodie te permet d'avoir le même pouvoir que la nature: autour de toi, la vie prendra forme.
Ecoute l'Hymne de l'Eveil."

Pinçant les cordes à des endroits précis, Fyrène y approcha l'archet et entonna la musique. Un rythme lent au début, plus rapide vers la fin, restant dans des tons aigus. Une fois l'Hymne terminé, la végétation autour d'elle se mit à avoir une poussée de croissance, et les éventuelles graines qui n'avaient pas encore germé devinrent des plantes d'un jeune âge en apparence.
Olianore observait depuis le début et était fortement surprise par le pouvoir que dégageait cette mélodie.


"Tu dois commencer avec un accord de Sol, c'est ce qui te sert à initier la musique. Sans ça, ça ne fonctionnera pas. Elle ne fonctionnera pas non plus avec des instruments autre que le violon. Et surtout...ne la joue pas en inversé: cela va produire l'effet contraire, ce qui peut être extrêmement dangereux, surtout s'il y a du monde autour de toi. Elle affecte n'importe quel être vivant.

-Tant que ça...?

-Oui...en inversé, le rythme est rapide au début et lent à la fin, joué sur des sonorités graves. L'Hymne de l'Eveil devient le Prélude de l'Agonie, sa mélodie antagoniste...

-Je vois...c'est impressionnant...

-Certes, et c'est pour ça que tu dois faire attention à comment tu attaques la musique.
Maintenant que tu as retenu ça, c'est à toi de tenter de la jouer. Place ton violon, positionne ton archet, et commence avec un Sol."

L'Eliotrope s'exécuta.
Elles passèrent quelques heures ici, la disciple rejouant sans cesse la même mélodie jusqu'à ce qu'elle ne fasse plus aucune fausse note, et que ça soit fluide. Alors que la nuit était déjà bien avancée, marquée par une magnifique pleine lune, elle avait enfin réussit. Elle avait apprit et maîtrisé cet hymne. Toute contente d'atteindre un nouveau pallier dans le domaine musical, elle remerciait pleinement sa maîtresse, cette dernière lui répondant par un sourire franc, lui déclarant que c'est un honneur d'être son mentor.

"Il se fait tard...tu devrais aller dormir, car nous partons tôt demain matin.

-Vous ne venez pas vous coucher vous aussi...?

-Si, je ne vais pas tarder à venir. Je voulais juste profiter un peu plus de l'endroit, et du bien-être qu'il me proccure. Prends les devants, je te rejoins plus tard."

Olianore acquiesça, fit volte-face et se dirigea vers le village.
Fyrène attendit plusieurs minutes, pour s'assurer qu'elle ne soit plus dans les parages, et se retourna vers l'autel.
Il n'y avait qu'elle en ces lieux, et ça l'arrangeait.
Il reprit son violon, et entama une musique aux sonorités graves, rapide au début, lente à la fin....
La végétation au pied de l'arbre Sadida se mit à faner, laissant le tronc à nu.
Elle se rapprocha, sortit une dague, et perça l'écorce pour atteindre le bois tendre. De la plaie ainsi engendrée coula la sève, brute, limpide et ambrée. Elle prit soin de la recueillir dans un petit tube de verre qu'elle ferma hermétiquement à l'aide d'un bouchon.
Une fois ceci fait, elle rejoua une musique, inverse à la première. La végétation se mit à repousser, la plaie dans le tronc se referma.
Elle rangea ses affaires, et se tourna, amorçant une marche vers le village pour aller retrouver son lit.

"Et voilà une bonne chose de faite...."


Dernière édition par Bluefox82 le Jeu 26 Nov - 18:01, édité 2 fois
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Message par Albynn Jeu 26 Nov - 14:32

Ocarina of time spotted!

D'la sève, but, why?
Whyyy?
Pour faire du caoutchouc peut-etre? *go out*
Ou pour huiler un nouvel instrument magique? Surprise surprise!
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Message par Mama Koi Ven 27 Nov - 2:04

Alors au niveau du choix des mots, de la mise en page etc... selon moi c'est excellent. On sent bien d'ailleurs que tu fais de la bio^^ (Heureusement que tu as vulgarisé un peu le propos pour les profanes).
Des tranches de vie fort intéressante, mais bon... une petite suite c'est très tentant! Sinon du très prometteur pour l'instant.

Gl hf!
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Message par Birth Mar 1 Déc - 1:39

Je m'étais promis le com', le com' est là.

Qu'est-ce que j'ai pensé de ce deuxième chapitre ? Et bien en fait je vais répondre à cette question par une autre question. "Notre situation au moment de lire une nouvelle influe-t-elle sur le ressenti que l'on a d'elle" et bien...oui.

Je ne vais pas mentir, j'ai lu ta nouvelle au beau milieu d'une semaine intensive (d'où mon long temps de réponse) et ça n'a pas aidé. beaucoup d'émotions véhiculées dans ce texte ne m'ont donc pas atteinte, malgrés le fait que je l'adore vraiment.

Les persos d'Olianore et de Fyrène sont vraiment cool, bien décris et attachants. Je n'ai jamais été un grand fan des mélodies magiques (c'est ancré en moi, donc ça ne vient pas de toi no soucy) donc cette aspect ne m'aura pas émerveillé outre mesure. Mais il est bien amené, bien expliqué et j'ai pu me laisser entrainé dedans. Bon point là encore.

Les Ten auront été une bonne surprise, et elles m'auront bien fait plaisir. Bien décrite et bien représentées, c'était vraiment génial de voir une part de son univers aussi bien exploité. Ceru est bien amenée, et tu as réussi à brosser un portrait du personnage très fidèle.

T'es un très bon analyste Nico, t'arrives à comprendre les choses et à bien les décrire. On sent que quel que soit le sujet tu parviens à le transposer de façon efficace (chose que je pourrais pas faire, j'le reconnais) et c'est incroyable ce que tu arrives à transmettre.

Mais...(rah le foutu mais hein :p) mais...j'attends. J'attends de voir la prise de risque, la forme particulière qui me montrera ce que tu peux faire. Quand tu m'as annoncé un point de vue assez unique, je me suis dis que ça pourrait être super. Alors ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dis, le texte est super ! Mais il me tarde de te voir essayer quelque chose d'unique dans la forme.

Tu as de bonnes dispositions pour l'écrit, t'as la motiv', t'as la forme, t'as le courage de relecture. je pense que sur ce Forum tu es l'un de ceux avec le plus de facilité sur l'écriture, et tu possèdes un très bon niveau. mais il te manque une marque de fabrique, un truc qui fait qu'on sait que c'est ton texte à toi. Ce tic involotaire qui forme ta signature.

Je dis pas que j'en ai, j'écris en mode machine maintenant que j'ai ma forme et mon rythme. Mais on retrouve dans les textes que j'essaye de faire des similitudes, et des différences avec les autres. Que ce soit avec mes mumuses de placement de caméra ou mes phrases énervante de fin de paragraphe "Ils venaient de tout changer...et blablabla".

Je veux tomber sur un texte de toi qui me saute à la gueule et qui me fasse me dire "Ca c'est du harkane Bordel !" c'est déjà le cas sur le côté analytique, mais je te connais...la forme te touche aussi beaucoup.

Laisses toi aller, et tu les surprendra tous. Super texte, comme toujours. Un plaisir à lire et je me poste en attente d'une suite...as always.
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Message par Bluefox82 Ven 25 Déc - 21:29

Chapitre III-L'espoir fait vivre:

15 Fraouctor 958, dans une petite ville côtière de Sufokia.

"Regarde papa! Je viens d'en attraper un beau!"

Une petite fille se tenait au bout d'un ponton, une canne à pêche à la main. Elle avait une peau bleutée, des cheveux d'une nuance plus sombre ainsi que des yeux verts. Portant une petite robe blanche soutenant son apparence frêle de jeune enfant, elle fêtait en ce jour ses six ans. Le poisson qu'elle venait de ferrer était certes de taille médiocre, mais elle était contente de sa prouesse, se tournant vers son paternel: un homme aux yeux verts, et aux cheveux saphir.
La petite Iriana était née de l'union entre une Osamodas et un roublard, son physique en étant la preuve unique.
Son père, Herald Bloodwater, était un ancien pirate. Ayant toujours eu goût pour l'aventure et la découverte du monde, il avait vogué sur les mers en tant qu'hors-la-loi, vivant de pillage et de contrebande. Nombre de batailles navales il avait mené, la majorité se résultant par une victoire. C'était un tireur hors pair, doublé d'un excellent bretteur. Lors d'un combat contre un autre roublard aux goûts extravagants, il avait cependant perdu un œil. Ne pouvant plus assumer son titre de tireur d'élite, et souhaitant finalement se consacrer à une vie un peu plus exemplaire, il avait abandonné son équipage, et se lança dans l'archéologie.
C'est à ce moment là qu'il avait rencontré Felicy Ermonna, la mère d'Iriana. Citoyenne modèle, très pieuse pour le coup envers son dieu, elle était à l'exact opposé du roublard. Ils s'étaient rencontrés dans une taverne, en plein milieu d'une ville côtière, et ce fut le coup de foudre.
Il furent mariés peu de temps après, l'Osamodas abandonnant son nom de jeune fille pour arborer celui de son mari. Elle tomba enceinte peu de temps après, et au bout de neuf mois de gestation, l'enfant naquit.

Ainsi ils avaient une vie de famille prospère. La mère étant au foyer, aidant de temps à autre la population. Le père continuant ses recherches, allant de temps en temps en expédition, mais prêtant aussi main forte à sa femme pour les tâches ménagères et toute autre activité. Ils étaient propriétaires d'une maison à l'allure modeste juste en face de la mer, aussi Iriana vivait une enfance paisible et épanouie.

Et aujourd'hui, c'était son anniversaire. Elle n'avait pas beaucoup de camarades, mais ce n'était pas le plus important: tant qu'il y avait ses parents, elle était heureuse.
Elle regardait ainsi Herald, affichant un sourire aussi jovial que candide, lui présentant sa prise. Ce dernier, attendri, lui répondait:

"C'est bien, ma puce. Ramenons-le à la maison, maman pourra te le cuisiner!"

Après avoir enlevé l'hameçon de la bouche de l'animal, et l'avoir placé dans un seau d'eau salée, il lui prit la main et, ensembles, ils repartirent vers leur demeure.
Sur le chemin, la bambine demanda, en mêlant à ses mots un doux rire enfantin:

"Je suis grande maintenant, hein?

-Oh que oui! Tu grandis, ma fille. Le temps passe tellement vite...dans un mois tu vas pouvoir faire ta première rentrée à l'école.

-J'ai hâte de me faire des amis!

-Et tu t'en ferras beaucoup, j'en suis sûr!"

Pendant leur marche, Herald semblait préoccupé. Quelque chose lui minait l'esprit tandis qu'il portait un regard sur l'ensemble de la ville. La fillette l'observait d'un œil curieux, bien qu'elle demeurait dans le silence.
Il se ravisa alors qu'ils arrivèrent à la porte de leur logis. Il poussa la porte, et ils entrèrent.
Il fut surpris de ne pas trouver sa femme. En cherchant un peu à travers les pièces, il découvrit un mot sur le passe-plat de la cuisine:

"Je vais faire quelques courses au marché, je rentrerai un peu plus tard. Gros bisous, je vous aime."

Le roublard esquissa un fin sourire, laissant le mot en place.
C'était le milieu de l'après-midi. Il se disait qu'elle rentrerai avant la tombée de la nuit. Elle était très certainement partie pour aller chercher des ingrédients afin de concocter le repas du soir.
Ils se posait alors sur le divan, sortant une pipe en bois d'une poche intérieure de sa veste.
Il y plaça une touffe de tabac avant de l'allumer via une allumette, attisant ensuite la flamme de petites expirations successives. Iriana s'en alla dans le jardin, aussi il la suivit.

Il s'agissait d'un espace assez grand, au gazon taillé quotidiennement. Plusieurs fleurs ornaient l'endroit, et un potager avait été aménagé un peu plus loin, rassemblant plusieurs variétés de légumes qui, à cette période de l'année, arrivaient à maturité. Au fond du jardin trônaient cibles en bois et outres vides: un vrai petit champ de tir. La petite fillette avait choisit de suivre la même voie que son père, aussi elle avait son propre roublagun et elle s'entraînait plusieurs fois dans la semaine.
Mal gré son jeune âge, on pouvait voir en elle une future tireuse professionnelle.

Elle se plaça face aux cibles, le roublagun dans un holster de jambe. Aussi avait-elle prit précaution de porter d'autres habits pour son entraînement, échangeant sa longue robe pour un pantalon et un débardeur. Elle avait prit soin d'attacher ses cheveux en queue de cheval, et était enfin prête.
Elle dégaina son arme d'un geste vif et précis, envoyant une première salve de tir après une visée rapide sur la première cible. Elle se décala ensuite par le biais d'un pas chassé, s'accroupissant le temps d'envoyer la salve suivante. Elle pivota sur son pied gauche, tournant sur elle même avec vitesse et profitant du mouvement pour recharger, elle exécuta ensuite une roulade afin de mieux se placer, tendit le bras le tira sur une cible en hauteur. Enfin, après un léger bond en arrière, rengainant le roublagun pour venir tirer sa dague-boomerang d'un poche adjacente au holster, elle décrivit un arc de cercle face à elle, le geste étant rapide: la dague éventra les trois outres disposées sur une table, avant de revenir à ça main. Elle la replaça dans sa poche, admirant le résultat.
Les tirs n'étaient pas parfaits, n'étant pas dans le milieu de cibles, mais ils avaient fait mouche. Les outres éventrées déversaient un flux d'eau sur le meuble.
Elle devait encore se perfectionner. Elle avait la rapidité d'exécution, mais pas encore une précision satisfaisante. Qui plus est, elle n'était distante qu'une dizaine de mètres. Mais c'était pas mal du tout.
Elle décidait de continuer pendant un moment, et les prochaines heures passées marquaient ainsi un progrès pour ce jour là. Elle tirait d'un peu plus loin à chaque nouvelle séance, elles coups étaient moins dispersés.

Son père, de son côté, s'était afféré à l'entretient du jardin et du potager pendant la majorité de l'après-midi. Au bout du compte, il essuya la sueur de son front après plusieurs heures de labeur, et regarda le ciel: le couché de soleil marqua le début de soirée...et sa femme ne fut toujours pas à la maison.

L'inquiétude commençait à le gagner, même s'il se disait qu'elle avait prit du retard. Il patientait encore, attendant que la lune soit présente dans le ciel. Toujours rien...
Quelque chose clochait. Félicy avait toujours été quelqu'un d'assidu, et elle était la première à gronder son mari si jamais il rentrait pas à l'heure qu'il lui donnait.
Il passa dans la maison, se changeant rapidement. Ce qui le préoccupa plus tôt participa à renforcer son angoisse. Il prit avec lui ses armes: un roublagun, et un pistolet à coup unique. Lorsqu'il revint dans le salon, il trouva Iriana, la petite s'attelant au dessin.

"Ma puce, je vais en ville, je reviens.

-Maman n'est toujours pas rentrée?

-Non, je vais voir justement ce qu'elle fait. Elle doit surement être en train de vadrouiller parmi les boutiques.

-Je peux venir avec toi?

-Non, reste ici, j'en ai pas pour longtemps."

Il se rapprocha d'elle, lui donnant une clef.

"Referme la porte derrière-moi et sois bien sage, je reviens vite!

-D'accord..."

Elle faisait la moue, déçue de ne pas pouvoir l'accompagner. Pour la rassurer, il la prit dans ses bras, déposant un baiser sur son front. Il se releva ensuite et sortit de la maison, non sans hâte. Iriana demeura ainsi seule, l'incompréhension se forgeant sur son visage.

Les minutes passaient...le calme régnait. La lune continuait à s'élever dans le ciel. Un magnifique croissant blanc et lumineux, que la petite roublarde observait depuis son jardin. Elle attendait, avec une légère tristesse. Les minutes qui passaient semblaient une éternité pour elle...
Elle voulait les revoir, elle voulait fêter son anniversaire...abandonnée là, elle voulait les rejoindre en ville, juste pour pouvoir rester avec eux...
Mais le paternel avait été clair là-dessus: elle devait attendre leur retour. Jamais elle n'oserait le contredire. Toujours elle ferait ce qu'il lui dit. C'est son père.

La brise de mer se leva, rameutant sur le rivage les effluves de l'océan, l'écume se fracassant sur la plage au rythme des vagues. Iriana observait l'horizon, accoudée à une palissade.
Quelque chose fit son apparition au large. Plusieurs choses même. Une masse noire diffuse, avançant vers le littoral.
Elle ne put discerner au début de quoi il s'agissait. Plissant les yeux afin de mieux définir ces choses, elle put comprendre au bout d'un moment qu'elle eut en face d'elle une flotte de navires. Tous affichants des voiles noires et un symbole: une feuille d'arbre coupée de part en part...
Elle eut un mauvais pressentiment, ce dernier s'intensifiant alors que les trois mâts furent bientôt proches de la côté.

Puis il y eut un bruit sourd venant des bateaux, résonnant à travers les plaines. Et une explosion retentit dans la ville.
La surprise laissa bientôt place à l'incompréhension alors qu'elle tourna le regard vers les maisons, en particulier vers là où se tenait le marché. D'épaisses volutes de fumée noire s'en échappaient, des colonnes de flammes venant pointer furieusement vers le ciel.
Les yeux écarquillés, elle cria. Elle hurla de terreur. Mais d'autres bruits semblables aux premiers étouffèrent le moindre son venant d'elle.
La ville était en proie à un bombardement massif, venant de la flotte navale...

Elle se rua dans la direction de l'attentat, passant sous la palissade délimitant le terrain de sa maison. Elle courut à en perdre haleine, sa cadence restant rapide grâce à l'adrénaline.
Au bout de plusieurs minutes, ses petites jambes l'amenèrent à la zone en question.

C'était le chaos: plusieurs corps jonchaient le sol, la panique était présente partout dans cette horrible scène. Des familles entières se voyaient coincées sous les décombres flamboyantes de leur logis, d'autres tentaient de prendre la fuite...puis se voyaient pulvérisées sous l'attaque des canons...ou d'autre chose de moins explosif. Des hommes...des femmes...des enfants chutaient sur le pavé, perforés de part en part, leur sang se rependant.
Au milieu de ce sinistre théâtre, la jeune roublarde pouvait apercevoir un groupe d'individu, revêtus de capuches noires. Certains tenaient pistolets et fusils, d'autres semblaient se délecter du spectacle d'un air passif. Et en face d'eux, il y avait Herald.
Son père...déboussolé...horrifié...Il semblait tétanisé devant ce groupe.
Parmi les encapuchonnés, un s'avança. Ou plutôt une, la personne prenant la parole dans vacarme, clamant d'une voix féminine:

"Regardez le désastre que vous avez engendré, Bloodwater. Comprenez maintenant votre erreur, et faîtes le bon choix. Tout ceci stoppera.

-Vous êtes des monstres....vous êtes des monstres!

-Nous le sommes tous en chacun de nous, mon cher. Le dessin des uns font le malheur des autres, et chaque acte a ses conséquences. Vous avez refusé notre appel, vous en payez le prix. C'est comme ça que cela fonctionne..."

Iriana le voyant ainsi, se rua vers lui, des larmes commençant à couler le long de ses joues.

"Papa!!! cria-t-elle.

-Iriana?!"

Il l'accueilli dans ses bras, la serrant fort.

"Qu'est ce que tu fais ici? Je t'avais dit de rester à la maison!

-Je voulais pas rester seule! Dit-elle entre deux hoquets. Et puis j'ai vu les bateaux...Papa...

-Chhht....tout va bien...tout va bien...je suis là...

-Hmm...votre fille? Voilà qui est touchant...clama la femme, un rictus se formant sur son visage."

La petite tourna la tête pour comprendre de qui venait cette phrase.
La femme encapuchonnée qui parlait était une Ecaflip, assez jeune. Les yeux et les cheveux rouges écarlates et le pelage blanc, un tatouage rouge en forme de larme sous son œil gauche. Elle dévisageait l'apprentie roublarde de ses yeux félin, ne se défaisant pas de son mauvais sourire.


"Papa....elle est où Maman...?

-Je...

-Oh, ne vous en faîtes pas...elle est entre de bonnes mains.

-Qu'avez vous fait d'elle?!

-Disons qu'il est plus efficace de garder avec soit une personne proche de ses ennemis...on apprend des choses.

-Si vous lui faîtes du mal, je...

-Vous allez faire quoi? Dans votre situation déplorable, vous pensez jouer les héros pour pouvoir la sauver? Vous vous croyez digne d'un surhomme, dans un tel état, et seul face à nous? Quelle naïveté...

-...rendez là moi...

-Vous y tenez tant que ça? Fort bien..."

Elle fit signe à un homme juste à côté d'elle, ce dernier se révélant être disciple d'Osamodas. Il invoqua son gobgob, et lui fit recracher Félicy. Herald se précipita, venant la recueillir avant qu'elle ne touche le sol. La tenant dans ses bras, il la secoua, la voyant inconsciente:

"Félicy, réveille-toi!"

Au bout de quelques secondes, la belle Osamodas se réveilla, entrouvrant ses yeux violets. Encore dans le gaz, elle regarde autour d'elle, voyant la catastrophe en train de s'abattre sur eux. Elle pose son regard sur son mari, murmurant d'une voix faible:

"Herald....mon amour...

-Tout va bien, je suis là...dit-il en la serrant dans ses bras, l'émotion le gagnant peu à peu.

-Je...je suis désolée...

-Non non...tu n'y es pour rien...."

L'Ecaflip derrière manifesta son impatience par un long soupir, faisant un signe à un de ses hommes, ce dernier lui passant discrètement un objet.

"O-On va rentrer chez nous...tout ceci n'est qu'un mauvais cauchemar...

-Herald...je-"

Un flash se produisit, de manière synchrone avec une détonation. L'Osamodas coupa nette sa parole, écarquillant les yeux, au même titre que son amant. Ce dernier voyait ses mains tâchées progressivement par le sang, venant d'un trou en plein milieu du torse de la femme.
L'Ecaflip tenait un pistolet encore fumant dans sa main, portant un regard empli de mépris envers eux.

"Les scènes de romance c'est chiant, vous m'excuserez."

Un faible souffle, suivit d'un glaviot de sang s'échappèrent de la bouche de Félicy. Ses muscles se décontractèrent, son regard devint vitreux. Le roublard commença à pleurer, niant les faits. Ca ne pouvait pas se finir comme ça. Ca ne devait pas se finir comme ça.
Mais le pire, c'était pour Iriana. Elle ne comprenait pas la situation, encore moins le geste de l'Ecaflip. Elle éclata en sanglot, se ruant vers ses parents, allant au chevet de sa mère qui vit son pouls chuter peu à peu, devenant trop faible.
Mal gré son jeune âge, elle savait ce qu'apportait la vue d'autant de sang...

L'Osamodas dans un dernier effort, lui adressant un beau mais funeste sourire, fouillant dans sa poche d'un geste difficile, en sortant un collier orné de trois dents de requinou. Elle lui tendit, clamant d'une voix basse:


"C-C'était pour ton anniversaire...Iriana...au moins...j'ai pu te donner ce cadeau...

-M-Maman....dit la petite, en sanglots"

Félicy approcha ensuite sa main de la joue de son mari pleurant, la caressant tendrement. Il la regardait avec désespoir, le cœur malade, l'âme en peine.

"Je vous aime....vous êtes les plus belles personnes que je porte dans mon cœur....celles qui ont fait de moi une femme heureuse...et épanouie...Je suis désolée...de vous....laisser...comme ça...."

Elle ferma lentement ses yeux, plongeant dans le repos éternel.
Iriana hurlait. Elle hurlait son nom, les larmes ne pouvant s'arrêter de couler.
Herald se redressa. La sinistre tristesse devint une extraordinaire colère. Il se plaça devant les deux, faisant ainsi face au groupe d'encapuchonné. Il dégaina son pistolet d'un geste vif, pointant l'Ecaflip.

"Je ne vous le pardonnerai jamais, bande de connards!!!

-Owërglazsc...montre-lui qu'il n'est pas en mesure de faire la loi, dit l'Ecaflip.

-Bien, mademoiselle...lui répondit un homme en capuche situé à sa droite."

L'encapuchonné en question fit un signe de main au même moment que le roublard appuya sur la gâchette....la balle sortit du canon à une vitesse exagérément lente, que l'Ecaflip put esquiver sans problème en faisant un pas de côté.
Il fit un autre signe de main, désignant Herald. Lui aussi se vit ralentir, et l'homme en profita pour se téléporter derrière lui, chevauchant ses jambes d'un balayage tout en le saisissant par le cou, l'écrasant violemment au sol. Il eut la respiration coupée, aussi l'encapuchonné prit soins de lui confisquer son arme et de la lancer un peu plus loin.

"Voilà qui est mieux! Ricana l'Ecaflip"

Iriana regardait la scène, impuissante. Elle avait perdu sa mère, et son père était désormais en grand danger. Elle était perdue, ne sachant quoi faire mis à part se morfondre sur le sort tragique de sa famille.

"Iriana! Enfuit-toi! Cours le plus vite et le plus loin possible sans jamais te retourner!

-Mais....papa-

-Fais ce que je te dis et ne t'en fais pas pour moi! Je vais m'en sortir, et on se retrouvera! En attendant, promets-moi une chose....

....reste en vie, peu importe ce qu'il arrive!"

La petite roublarde se mordit les lèvres à ces paroles, mais atteinte d'une détermination sans précédant grâce à ce discours, elle sécha ses larmes, ramassa le pistolet et se mit à courir comme son père lui avait demandé.
Face à sa fuite, l'Ecaflip fronça les sourcils. Elle ne voulait rien laisser passer.

"Sacrée enfant. Bien qu'encore fragile à son âge...

-Vous êtes...des monstres...

-Oui. Nous sommes des monstres, agissant pour la noble cause. Et n'importe quel ennemi se dressant sur notre route se verra terrassé. Mais...y'a moyen de pouvoir faire quelque chose de vous, Bloodwater.

-Allez vous faire foutre!

-Je crois pas, non.

-Mademoiselle...et la fille? Questionna Owërglazsc.

-Retrouve-la, et met fin à son existence.

-Non! Ne lui faîtes pas de mal!

-Trop tard, Bloodwater. Maintenant, veuillez la fermer: vos jérémiades me donnent la migraine..."

Elle vint lui donner un coup de talon au niveau du foie, le laissant plonger dans l'inconscience, tandis qu'Owërglazsc se tourna en direction d'où est partie la petite fille, et il se mit en route.

Iriana continuait de courir, les larmes revenant alors qu'après avoir quitté le périmètre de la ville et s'enfonçait dans une forêt. Son malheur faisait écho parmi les bois, mais elle ne s'arrêtait pas.
Au bout de plusieurs minutes de course effrénée, elle sortit de la forêt, pour arriver au bord d'une falaise. En dessous, la mer était plus houleuse qu'avant, et le vent soufflait furieusement.
Elle recula de quelques pas, ayant peur d'être confrontée à une telle hauteur, l'empêchant d'aller plus loin.
Mais elle sentit une présence derrière. Se retournant vivement, elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, étant soulevée au dessus du sol, Owërglass lui agrippant fermement la gorge. Un courant d'air eut enlevé sa capuche, dévoilant un masque de Xélor, et maintenant il la maintenait suspendue au dessus du vide.
La roublarde suffoqua, manquant peu à peu d'air, alors qu'il la regardait longuement: son regard, bien qu'effrayé, semblait toujours quand même bien déterminé.
Le Xélor soupira, tendit le bras et desserra sa main, la laissant chuter dans le vide. Après un long cri, elle atteignit la mer, et sombra dans les abysses, inconsciente.

Owërglazsc se retournant, entamant une nouvelle marche vers la ville:

"Survit, petite. J'ai vu dans tes yeux: tu as pu surmonter nombre de malheurs aujourd'hui. Croit en toi, croit en l'avenir et ne désespère jamais, car comme on dit: l'espoir fait vivre..."
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Message par Albynn Lun 28 Déc - 9:14

Mais
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PAS COOL!
VILAIN NICO! *retire Irianna de ses grandes pattes* On martyrise pô les pupuces comme ça! è_é

Mais sinon, Ower a l'air d'avoir de la pitié pour la pauvre puce. Mais quand même, bazarder une gosse à l'eau comme ça, c'est QUAND MEME une tentative de meurtre!
Joli pavé sinon, intéressant et quand même digeste malgré la longueure!
Ouilé le pouce vert?
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Message par Mama Koi Mar 5 Jan - 13:34

*Décroche son hachoir de son dos*
"Il y a de l'Ecaflip au menu!"

Bon un peu de sérieux, une histoire touchante et surtout très triste (c'est simple on dirait le début d'un Disney). Une bonne écriture, mas ça on est habitué depuis le temps, j'aime beaucoup l'archétype du méchant qui refuse d'êtres un connard fini, donc j'apprécie beaucoup Owërglazsc, qui sois dit en passant à vraiment un nom à coucher dehors^^.

Une bonne scènette, seul soucis c'est qu'on aimerait que l’histoire se poursuive, sinon bonne continuation jeune dissident!
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Message par Birth Jeu 14 Jan - 11:46

Bon enfin lu ce chapitre, t'as encore pris un peu de level et je pense que c'est pour le moment ton meilleur chapitre.

Au niveau de la forme il y a assez peu de fautes, encore un beau progrès et on sent la relecture efficace. Tu t'emmêles encore les pinceaux sur certains temps, ça donne des phrases assez fouillis et je pense qu'il va te falloir encore un peu t'entrainer dessus afin de maitriser cette chose complexe de notre langue.

Pas mal de répétitions, qui viennent former le plus gros défaut des écrits de cette oeuvre...c'est du brut. Ce n'est pas péjoratif, je fais aussi du brut (même si j'essaye de l'affiner le plus pôssible avec le temps qui passe). Sur pas mal de phrases tu aurais pu repasser dessus et essayer de voir si certaines formulation n'auraient pas été plus belles. Par exemple :

"C'est comme ça que cela fonctionne..." Répétition entre ça et cela, une autre formulation aurait pu être plus jolie

"et maintenant il la maintenait suspendue au dessus du vide." Là aussi une répétition sur le son des mots

Sur le fond cette idée du brut est également présente, ton texte est très prenant, et est super agréable à lire...mais les émotions que doivent véhiculer certaines scènes ne sont pas assez préparées.

Deux idées en tête : Le massacre dans la ville, si on avait pu mieux voir la bourgade avant l'attaque et avions été initiés à certains habitants on aurait pu bien plus ressentir la détresse du moment. La mort de Félicy, là-encore si nous l'avions vu d'avantage en action, nous dévoilant des moments de tendresse avec sa famille et nous la rendant plus vivante...et bien sa mort nous aurait marquée bien d'avantage.

Ne vas pas croire que ton texte est mauvais, il est super bon ! Mais les nouvelles c'est très complexe, en une longueur bien trop courte on doit faire passer beaucoup de trucs. Ton intention est de nous montrer des moments marquant de la vie de tes persos...et je pense qu'elle deviendrait encore mieux si tu nous présentais bien plus tous les éléments qui serviront de levier plus tard. ^^

Ca reste super, t'es un bon et ton texte a été un plaisir à lire, je pinaille beaucoup mais je pense que ça peut aider (tu me diras ça sur discord) Continue, t'es super bien lancé et je m'attache à chacun de tes persos.

P.S : HEEEEEEEEEEEEEEEEEDWARD DA BEST EXTRAVAGANTA !

et tu l'as plus que mérité mon fameux logo '3'


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Message par Shiki Van Shërza Ven 15 Jan - 13:52

Bon... Depuis le temps, il fallait bien que je vienne commenter cette nouvelle aussi, non ? :p

Pour commencer... Je tient à dire que j'aime beaucoup cette série de petits textes. On en apprend plus sur tes personnages, sur leur BG et une partie de leur histoire... Et c'est toujours bon à prendre, et très intéressant en général. Surtout la partie sur Olianore dans mon cas, car je me demandais bien ce qui avais pût se passer durant sa période d'absence... Et me voilà maintenant avec un début de réponse, curieux de savoir s'il y aura une suite. ^^

Pour la forme, je rajouterais pas grand chose de plus que Birth, vu qu'il a dit le principal. Sache que j'ai trouver ça agréable à lire dans tout les cas. Ton texte est bon, et tu a un bon style d'écriture, je trouve. C'est toujours un plaisir à lire. ^^

C'est plutôt court comme commentaire je sait, mais une bonne majorité des choses ont déjà été dites, et j'ai peur de me répéter... J'essaierais de faire un peu plus détailler la prochaine fois.

En attendant, hâte de voir la prochaine partie... Et surtout de savoir sur quel personnage ça sera cette fois ! ^^
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Message par Bluefox82 Jeu 11 Fév - 20:51

[Salut à tous! Après plus d'un mois sans avoir rien posté, voici le chapitre IV d'Untold Memories.
Je tiens encore à vous remercier de me suivre et de commenter mes écrits, ça me donne la force de les continuer!

Albynn: Ah bah, c'est un perso qui a un passé merdique. :') Merci pour le com'!

Mama: C'est un personnage que j'ai bien aimé développer dans cette partie, mais on en apprendra plus par la suite. Je suis content que ça t'ai plu!

Birth: Déjà merci pour ton pavé de réponse xD Ouais, je me suis rendu compte par la suite que j'aurais du mettre plus de description, et plus de drama, et vous montrer comment on en est arrivé là. Je compte me rattraper avec les prochains chapitre, sur lesquels j'ai tenté de corriger ce problème. Et on en apprendra plus du côté d'Iriana dans un autre texte.

Shiki: Merci! Et oui, Olianore était occupée à jouer de la flûte. o/
J'espère que le prochain chapitre te plaira tout autant. ^^]



Chapitre IV-Une question de différence: 1ère Partie.

Quelque part sur une île perdue du monde des Douze.

Par delà les océans se trouvaient une terre isolée de toute nation: l'île d'Orva. Une civilisation s'y était créée, représentante d'un pays couvrant une large partie du paysage. En son cœur, la ville de Levias faisait office de capitale, gouvernée par le Roi Alban deuxième du nom, descendant d'une longue dynastie: les Rosario. La majorité des autres principautés s'étaient faites annexées au fil des générations, chaque noble de cette lignée œuvrant pour obtenir un royaume indépendant du reste du monde des Douze, brillant par la solidarité développée entre chacune de ses communes, jouissant d'un commerce élaboré, bien que limité. Un parfait exemple d'autarcie...du moins c'était le cas au début. Plus les années passaient, plus les ressources s'épuisaient. Le climat devenant de plus en plus difficile, le Chaos d'Ogrest n'ayant jamais épargné l'île, les temps se faisaient rudes, et les récoltes maigres. L'éloignement de toute autre civilisation était le problème majeur, et la volonté de rester indépendant un frein non-négligeable au bon développement du pays. On se serrait souvent la ceinture, obligé de manger le strict minimum et d'économiser le plus possible afin de passer chaque hiver dans les meilleures conditions possibles. Mais ça ne suffisait pas...
Très vite, la famine envahissait les rues, et le taux de criminalité augmentait inexorablement: ceux qui n'avaient rien à se mettre sous la dent avaient pour but de voler n'importe quelle ressource. Devait-on les punir, alors qu'ils mourraient de faim? Devait-on les laisser faire, et voir un chaos se répandre de ville en ville, pouvant mener à une dislocation du pays?
Les efforts employés pour rester solidaires ne se devaient pas d'être vains...il fallait faire un choix, aussi difficile il devait être. Quoi qu'il en soit, il allait y avoir injustice.
On optait pour la première solution: les voleurs étaient arrêtés, puis châtiés.
Et bien évidemment, des rébellions s'organisèrent. Les plus pauvres montrèrent leur mécontentement, saccageant boutiques, pillant les réserves, et brûlant les maisons des plus riches.
Une vraie guerre civile s'enclenchait...avec toutes les pertes que cela comprenaient, qu'elles soient matérielles ou humaines.
Nombre de nobles avaient perdu la vie. Même ceux qui n'avaient pas voulu de ce système, et qui étaient prêts à aider ceux qui n'avaient rien. Mais on ne faisait pas de distinction: la colère et la faim prenaient le pas sur la raison. Et ça aussi, c'était injuste...
Des enfants se retrouvaient orphelins s'ils avaient eu la chance d'échapper aux incendies: c'était le cas d'un crâ, qui à l'époque n'était encore qu'un nouveau né. Ses parents étaient heureux de l'accueillir dans leur famille, et ils l'aimaient plus que tout au monde: il n'avait même pas eu le temps de les reconnaître comme étant sa mère et son père, qu'on les lui avait arraché. Son couffin était au milieu des flammes, ses pleurs rejoignaient le crépitement du gigantesque brasier.
Et heureusement, on l'avait entendu. On l'avait écarté des émeutes meurtrières.
C'était il y a dix-sept ans.

Le Roi de l'époque fut occis par son descendant qui prit aussitôt sa place.
Alban Rosario, troisième du nom, devint ce jour là régicide, mais aussi parricide. C'est non sans douleur qu'il avait fait ce choix de tuer son propre père, mais il savait que c'était pour le bien de tous. Il s'installa sur le trône, signant le début d'un nouveau règne, et proclamant une nouvelle constitution.
Il reprit les idées de son prédécesseur, gardant les bonnes et supprimant les mauvaises. Il écouta sa population, ses requêtes, et il agit en faveur de ses citoyens. Le pays se redressa, et renaquit de ses cendres. Il entama des commerces avec d'autres îles du monde des Douze afin de subvenir aux besoins de son peuple. Aidé de plusieurs conseillers venant de castes sociales différentes, il mit en place une monarchie parlementaire afin de mieux régner. Ainsi, il eut moins de pouvoir que les rois précédent, mais fit en sorte d'abolir au mieux toute inégalité au sein de son royaume.
Orva connu ainsi une nouvelle ère de prospérité, et le roi eut un fils afin de pouvoir assurer sa descendance et un pouvoir posthume. Il lui expliqua très vite en quoi consistaient les charges et les obligations d'un gouverneur, ses pouvoirs, ses limites. Il apprit vite et sembla déjà très jeune conforme à diriger le pays...il le sera encore plus dès lors que son père partira du trône.

Mis à part ces conflits, le royaume d'Orva était en tension avec d'autres individus. Au nord du territoire, il y avait une immense et luxuriante forêt, demeure d'une tribu: les Notasa. Ces êtres hybrides, mi-douziens, mi-lenalds, avaient élu domicile en ces lieux et s'étaient développés depuis plusieurs siècles. Des autochtones de l'île qui, même s'ils étaient proches de la nature et gardaient une grande partie de leur instincts, avaient une culture, des mœurs, des coutumes.
Avec l'arrivée d'autres douziens pour coloniser ces terres, bien avant que le royaume d'Orva existe, ils y eut maintes guerres de territoires entre les deux camps, résultant le plus souvent par une défaite pour des Notasa. La tribu n'étant pas vraiment guerrière, et les douziens étant plus armés, ils étaient bien souvent désavantagés et devaient se résoudre à reculer afin d'éviter un maximum de pertes. Ils s'étaient alors réfugiés au cœur des bois, là où ils étaient sûrs que personne ne pouvait leur poser problème et se mirent à développer leurs aptitudes de combat. Aussi, ils s'étaient spécialisés dans un domaine en particulier: la musique. Ayant découvert ce fabuleux art très tôt, ils étaient devenus experts en la matière. Leur particularité animale leur permettant de faire une vaste gamme de vocalise, ils avaient érigé la musique comme étant un patrimoine propre à leur culture, si bien qu'ils avaient même réussi à la lier à leur esprit combatif. Les Notasa pouvaient alors se définir comme étant des guerriers bardes.
Mais...il était difficile de pouvoir expliquer leurs origines. Expliquer par quel biais de l'évolution ils étaient à mi-chemin entre le lenald et le douzien. Expliquer s'ils étaient déjà sur cette île ou s'ils venaient d'ailleurs. Et surtout, pourquoi cet engouement pour l'art musical, à tel point que ça semble faire partie intégrante de leur être?
A cette dernière question, on supposait assez vite l'influence d'une divinité....mais cela ne restait qu'hypothèse. Les Notasa étaient un vrai mystère sur bon nombre de points.

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Parmi eux, il y en avait une qui se distinguait des autres. Elle s'appelait Fyrène, et était certainement la plus respectée de sa tribu. Non pas qu'elle était la chef, mais son expertise en matière de musique surpassait n'importe qui. Certains lui attribuait le titre de "virtuose", et beaucoup la considérait comme étant la meilleure musicienne du monde. Elle était aussi très dévouée envers les siens, et ne manquait pas la moindre occasion pour donner un coup de pouce, peu importe la situation.
Lors de la guerre civile de 952, elle s'était retrouvé à aider la population Leviasienne. Même si on lui défendait d'aller là-bas, elle n'en avait rien à faire. Elle ne supportait pas de voir un pays aussi évolué être ravagé par les flammes. Elle imaginait toute la douleur de ceux qui avaient perdu des proches pendant ces funestes évènements, et s'était résolue à sauver le plus de monde possible....seule...
Au détour d'une ruelle, elle avait remarqué une demeure en proie à un incendie, des pleurs d'enfant venant de là. Un pincement au cœur la gagnait à ce moment là, faisant ressurgir une profonde tristesse des tréfonds de son âme. Elle qui avait perdu ses êtres les plus chers, emportés par la maladie, ne pouvait passer à côté de ça. Elle avait pénétré dans la maison via une fenêtre qui semblait encore résister aux assauts du brasier, trouvant un couffin dans une des chambres.
Elle voulut sur le moment voir s'il y avait trace des parents, mais elle comprit aussitôt qu'elle devait se dépêcher de sortir, le toit menaçant de s'effondrer sur eux.
Elle s'échappa in extremis, observant avec terreur la bâtisse se faire consumer entièrement, puis s'affaissant dans un vacarme incroyable. Personne ne pouvait survivre à ça, pensa-t-elle...
Elle regarda ainsi le bébé qu'elle tenait dans ses bras, ce dernier ayant eut vite fait de se calmer. Elle put remarquer une gourmette, signé de son nom vraisemblablement: Eevan.
Elle s'en alla ainsi, quittant le lieu du désastre pour rejoindre la forêt. Des milliers de questions germaient dans sa tête au fur et à mesure qu'elle s'approchait du territoire Notasa, la plus importante étant: que va-t-il advenir de l'enfant suite à tout cela?
Elle avait ainsi juré de le prendre sous son aile, de le voir grandir, de l'éduquer. En bref, de lui servir en tant que mère....

La venue du garçon n'en était pas des moins controversée. En prenant en compte le climat qui régnait entre les hybrides et les humains, il n'était pas étonnant de voir les Notasas s'indigner face à ça. C'était purement blasphématoire, une insulte dirigée à l'encontre de la tribu toute entière. Ce à quoi elle répliquait:


"Il n'est pas des nôtres, il est vrai. Il ne possède ni nos oreilles, ni notre queue, ni notre pelage. Mais ce n'est qu'un nouveau né. On ne peut pas le chasser à cet âge, parce qu'il est différent. Je vais me charger de lui, je vais lui faire découvrir nos bois, notre culture. Je vais lui apprendre à nous aimer...et faire en sorte que vous l'aimez en retour. Laissez-moi cette chance, je vous en supplie...

-Tu as conscience de ce que cela peut nous apporter, Fyrène? Est-ce que tu sais au moins ce qu'il est advenu de ses parents?"

Le chef venait de parler, attiré par l'agitation. Un Notasa âgé d'une cinquantaine d'années. D'un forte prestance, il inspirait le respect. Son regard était strict, bien que l'on pouvait y voir une certaine compassion. Il avait toujours eu confiance en cette femme, et seuls ses engagements envers son peuple lui faisait poser ce genre de question. Mais il avait très certainement une dent envers les autres douziens....son corps, bardé de cicatrice, témoignait des nombreuses batailles qu'il avait du mener. Il avait en plus de cela un œil borgne.

"Ils sont mort...leur maison a brûlé...maison dans laquelle je l'ai trouvé....je ne pouvais pas le laisser comme ça....

-Tu as perdu un enfant, et tu voudrais prendre en charge un qui ne t'appartient pas, pour combler ce manque? Serais-tu égoïste? As-tu conscience de ce genre d'engagement?

-Je veillerai sur lui comme une mère, et il vous aimera! Dit-elle dans un grognement. J'en fais la promesse..."

Il la détailla d'un regard autoritaire, remarquant sa détermination dans ses yeux. Il la jugea pendant une bonne poignée de secondes, avant de pousser un léger soupir. Eevan se réveilla, regardant la belle lenalde avec ses petits yeux ronds, lui esquissant un sourire aussi attendrissant que candide. Fyrène le serra un peu plus contre elle, lui rendant son sourire: elle le portait déjà dans son cœur.
Le chef ne put s'empêcher d'éprouver de la compassion, aussi il répondit sur un ton calme.

"Si tel est ton choix, fort bien: je le respecte. Tu t'en occuperas seule. Et je ne veux que personne ici n'aille à l'encontre de ta décision...

-Merci beaucoup...

-Mais viendra le jour où il ne pourra plus rester ici: c'est un douzien avant toute chose. Dit-il en quittant l'assemblée."

Et comme promis, Fyrène s'occupa de lui, plusieurs années durant.
Au fur et à mesure que le temps passait, on s'accoutumait à sa présence dans la tribu. On venait le voir souvent, piqué par la curiosité. On s'attachait à lui. On l'acclamait au moment où il apprit à marcher, on se réjouissait de l'entendre dire ses premiers mots. Fyrène avait fait l'effort de lui apprendre à la fois le langage douzien, qu'elle connaissait bien, et le dialecte Notasa, qu'elle maîtrisait à la perfection. Elle remarquait très tôt que c'était un Crâ, ainsi pour les séances de chasse et d'entraînement, elle lui faisait user d'un arc. Il s'habituait vite aux mœurs et coutumes, il participait à nombre de cérémonies. Il découvrait une passion pour la sculpture, et développait sa connaissance dans le domaine musical. Au bout de dix ans, il était devenu un membre à part entière, surpassant même d'autres personnes nées dans ces bois. On le considérait comme un frère pour les mâles, comme un possible amant pour les femelles. A son anniversaire, jour de sa douzième année, on lui attribuait un rituel, comme un rite de passage dans une nouvelle tranche de vie: l'adolescence, la période de la découverte. Il recevait un tatouage sur chaque joue, qu'il avait choisis au préalable, et un grand banquet avait été organisé pour l'occasion.
Mais il fallait se rendre à l'évidence....il ne pouvait pas continuer à rester ici. Le chef le savait...Fyrène encore plus.
Elle avait demandé à parler au dirigeant de la tribu, à l'écart.


"Tu souhaitais me voir?

-Oui...j'ai prit ma décision, concernant Eevan.

-Je t'écoute.

-Comme vous l'aviez dit jadis, il ne peut pas rester ici. Il a besoin de se développer dans un environnement qui lui correspond....ailleurs que dans nos terres.

-Exactement.

-Je vais partir de la forêt avec lui, et nous allons nous installer à Levias. Il est encore jeune, et en tant que mère je ne peux pas le laisser se débrouiller par lui même, surtout dans une telle ville. Nous reviendrons de temps en temps..."

Le chef se tourna légèrement, admirant le jeune Crâ dansant non loin d'un feu, au rythme d'une musique effrénée. Il souriait à pleines dent, une joie intarissable se lisant sur son visage.

"Eevan est devenu un brave petit homme, doté d'une gentillesse extraordinaire. Il nous a apporté du bonheur, tu lui as offert une excellente éducation...la séparation risque d'être dure...

-C'est un mal pour un bien...

-Certes, c'est mieux ainsi....Vous partez quand?

-A la prochaine pleine lune."

Après cela, une semaine passa, signant le soir le début d'une nouvelle pleine lune. Fyrène alla réveiller Eevan à l'aube, cette dernière ayant prit soin de préparer le nécessaire de voyage la veille. Le garçon se leva en s'étirant, regardant la lenalde d'un air interrogateur en remarquant les affaires:

"Nous allons faire quoi aujourd'hui, mère?

-Nous nous en allons d'ici."

Surprit et inquiet, il s'approcha d'elle.

"M-Mais...pourquoi?

-Il faut que tu découvres le monde qui t'entoure, Eevan. Ca ne se limite pas à notre forêt, il y a autre chose au-delà.

-Mais...je sais qu'il y a les plaines et l'océan...on y est allés plusieurs fois!"

Elle soupira, se tournant vers lui. Elle saisit doucement son bras, retroussant sa manche, puis plaça sa main à côté. Elle dit d'un ton sincère.

"Regarde Eevan...tu n'as pas de pelage comparé à moi...

-Je sais que je suis différent....mais je m'en fiche...! Je suis un Notasa, non...?"

Elle lui sourit tendrement. Elle fut surprise qu'il ne fasse pas l'impasse sur ce détail, et ravisa son jugement.

"Oui, et nous allons habiter dans un autre endroit. J'ai d'autres choses à t'apprendre, et il vaut mieux aller ailleurs pour ça.

-Mais...je reviendrai ici, un jour...?

-Bien sûr! En attendant, on va ailleurs. Et rien ne nous empêchera de venir rendre visite aux autre de temps en temps. Lui dit-elle en lui faisant un clin d'œil.

-Chouette!"

Une fois les bagages préparés, ils quittèrent leur tente pour rejoindre le point central du village. Tout le monde fut sorti pour leur dire au revoir, dont le chef, toujours aussi droit. Beaucoup furent triste d'apprendre leur départ, pour pas dire tous. Fyrène tint Eevan par la main, se présentant face au lenald dominant. Ce dernier s'avança, les détaillant d'un regard bienveillant. Il avait vieillit en douze ans, mais maintenait toujours son dos droit, fier et charismatique. Il clama:

"Ainsi vous partez. J'espère que vous ferez bon voyage, et que vous saurez vous plaire là-bas.

-Et oui...on va découvrir de nouveaux horizons..ensemble."

Il se rapprocha d'Eevan, le fixant d'un regard désormais empli de sagesse.

"Eevan, ton aventure ne fait que commencer. Tu es un garçon extraordinaire, ayant prouvé plusieurs fois ta valeur au sein de la tribu. Tu es un Notasa, ne l'oublie jamais. Puisse l'avenir t'être favorable."

Eevan sourit, tout en arquant un sourcil. Ce discours lui sembla bien trop formel, il pensa que c'était un discours d'adieu. Il se ravisa vite, se disant par la suite que ça devait être habituel, comme un rite de départ. Après tout, certains avaient quitté la tribu temporairement aussi.

"J'aimerais t'offrir quelque chose pour ton départ, si tu le veux bien.

-Oh....c'est quoi?"

Le chef fit signe à un Notasa à côté de lui, ce dernier tenant un objet enveloppé dans du tissu. Il le prit et le dévoila: sous le drap se trouvait un arc long, fait dans un bois clair et finement décoré, avec un carquois en cuir et des flèches taillées à la perfection. Il lui tendit, une expression de surprise s'affichant sur le visage du jeune Crâ.


"Tu as démontré être doté d'une précision redoutable à l'arc, c'est ainsi que nous t'en offrons un. En espérant qu'il te soit utile.

-Oh! Merci!"

Eevan lui sauta au cou, l'enlaçant de ses bras frêles, le patriarche haussa les sourcils avant de l'étreindre doucement, riant. Tout le monde regardait la scène: un passage symbolique qui restera dans les mémoires de la tribu toute entière.
Ils se lâchèrent, le chef Notasa regardant Fyrène et Eevan en souriant:


"Faîtes bonne route, et prenez soins de vous.

-On n'y manquera pas. Merci énormément. Lui répondit Fyrène.

-Au revoir tout le monde! Clama Eevan en agitant sa main, saluant l'ensemble des personnes, un grand sourire sur les lèvres."

Et ils partirent vers la capitale d'Orva: Levias.

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Douze ans après la guerre civile, la ville battait de son plein. Le roi Alban III avait réussit à installer la paix au sein de son royaume, et tout allait mieux dans le meilleur des mondes possible: chaque citoyen était égaux en droit, le taux de chômage était bas, Orva vivait via une multitude de transactions commerciales. Ce n'était plus une autarcie, heureusement.
Sa majesté avait appelé son fils Sigvard, dans l'idée de couper cette tradition de donner son prénom à sa descendance, et ce dernier entammait sa douzième année. Il avait déjà une bonne partie des qualités requises pour être le digne descendant de son père, et il lui restait encore plusieurs années d'apprentissage.
Levias jouissait de son commerce affluent et de la solidarité qui était entretenue entre tous les citoyens.
La vie au sein de la cité n'avait jamais été aussi prospère.

Eevan et Fyrène arrivaient par une chaude matinée de Fraouctor. Venant par la porte Nord, ils avaient longé la route principale pour rejoindre une taverne que connaissait bien la lenalde, en plein centre-ville. A l'époque, elle avait fait connaissance avec le propriétaire, un pandawa du nom de Gin  Scaldova. Cliente assez régulière, elle aimait discuter avec lui et lui avait dit, un peu naïve, qu'elle pensait que la discrimination envers les Notasas n'était basée que sur leur apparence, ce à quoi il lui avait répondu:

"Il n'y a pas que de ça, sinon les Ecaflips, les Pandawas et même les Osamodas se verraient écartés de la civilisation aussi. Vous n'appartenez à aucun des Douze Dieux: il s'agit de différences religieuses, en plus de différences raciales. Ici, on n'aime pas les personnes athées ou ceux qui vénèrent d'autres divinités qui ne font pas parti de notre panthéon..."

Mais Gin se fichait éperdument des différences: pour lui, un client est un client, tout le monde a le droit de croire en ce qu'il veut, et on ne doit pas dénigrer les autres parce qu'ils ne nous ressemblent pas.
Il faisait cependant profil bas lors du précédent règne, et n'affichait jamais ses idées.
Le jour des émeutes de 952, les dégâts causés par les rebelles étaient considérables et son échoppe avait aussi été attaquée. Fyrène lui avait donné un coup de main pour limiter les dégâts et attaquer des réparations. Depuis, il estimait qu'il lui en devait une pour avoir sauvé sa taverne ainsi que son travail. Il lui avait dit être disposé à lui rendre n'importe quel service, aussi elle était la bienvenue là-bas. Cela allait de soi.

Nos deux comparses arrivèrent alors à l'entrée du dit bâtiment, la lenalde ayant prit soin de recouvrir sa tête d'une capuche pour être plus discrète. Grâce au Roi, la ségrégation n'était plus, mais elle préférait rester prudente.
Ils franchirent le seuil: aucune personne au niveau des tables, de même pour le comptoir. Pas étonnant pour un début de matinée. Seul se tenait debout, proche de l'évier, un homme assez grand, au pelage blanc principalement et noir au pourtour des yeux, au niveau des bras et des jambes, une barbe blanche hirsute, mal entretenue, mangeant ses joues et des yeux verts foncés. Il portait une haut à manche longues vert clair surmonté d'un veston dans des tons rouges, allant du vermillon au carmin, un pantalon large qui tendait vers le beige et des sandales probablement faîtes de tissu et de paille. Il paraissait avoir la cinquantaine. C'était Gin, qui était occupé à essuyer des choppes, attendant ses premiers clients.

Entendant la porte s'ouvrir derrière lui, il se retourna. Quelle surprise il eut de voir la Notasa à une heure pareille, accompagnée d'un petit garçon dont le visage lui parut sur le moment complètement étranger. Il esquissa un large sourire: elle lui avait parlé d'Eevan à maintes reprises, et c'était la première fois qu'il le voyait. Il posa la choppe, contournant le comptoir pour avancer vers eux:


"Bienvenue, ma chère! Tu viens tôt aujourd'hui, dis-moi!

-Oui, il fallait que je te présente quelqu'un. Lui répondit-elle en lui rendant son sourire."

Gin s'accroupit pour arriver à la hauteur du jeune crâ, se dernier tenant toujours la main de sa mère en dévisageant le pandawa du regard.

"C'est toi alors, Eevan?

-Oui, m'sieur.

-C'est un plaisir de te rencontrer. J'm'appelle Gin! Ta mère m'a beaucoup parlé de toi!

-Vous vous connaissez, vous et maman?

-Oh oui, on s'connaît depuis des lustres! Dit-il dans un éclat de rire, en se relevant. Elle m'a beaucoup aidé lorsque j'étais dans la mouïse il y a dou-"

Il s'interrompit en remarquant Fyrène lui faire signe d'éviter de parler de ça. Il se reprit:

"Il y a...trop longtemps pour que j'm'en souvienne! Bref, c'est une amie proche!"

Leur venue l'intrigua, il la fixa d'un air interrogateur.

"En quoi puis-je vous aider?

-Nous allons nous installer ici, à Levias. Dit-elle. Je voulais te demander s'il était possible de nous héberger ici.

-Euh...bien sûr! Pendant combien de temps?

-Je ne sais guère, quelques années?

-Ouh là...je sais pas si ça va être possible, je ne fais louer des chambres que pour six mois au grand maximum...pourquoi autant de temps?

-Viens, je vais t'expliquer. Eevan, tu reste ici, d'accord? On n'en a pas pour longtemps.

-Okay!"

Ils sortirent de la taverne, se plaçant sous la devanture. Gin sortit une cigarette et l'alluma.

"Voilà...Eevan comme tu as pu le constater, et comme je t'ai dit auparavant, n'est pas un Notasa.

-Ouais, je vois où tu veux en venir.

-Il a besoin de se développer ici. La ville lui correspond mieux que la forêt. C'est pourquoi je te demande l'asile...

-J'comprends bien, Fyrène. Et si ça n'engageait que moi, je vous laisserai crécher ici aussi longtemps que vous le voudriez. Mais il faut que je m'occupe de la taverne, et vous laisser prendre une chambre gratuitement risque de ne pas m'être rentable. Et puis, il faut compter avec ça vos repas, vos vêtements.

-Oh...je vois...dit-elle sur un ton déçu, baissant les oreilles."

Il la regarda une nouvelle fois, prit de pitié face à sa mine abattue. Il savait qu'il lui devait bien une faveur, et il ne résistait pas à la voir comme ça. Il se tourna vers elle, semblant avoir une idée:

"Ecoute, je veux bien vous loger et vous nourrir, mais dans ce cas vous allez devoir bosser pour moi. Ca fait depuis des années que je travaille seule, et je vieillis. Je peine de plus en plus à servir les clients, et la cuisine n'a jamais été mon fort. Je peux vous proposer de devenir serveurs et cuistots. Et comme ça en échange vous aurez la chambre et la bouffe gratos. Qu'en penses-tu?"

Fyrène eut un regain d'espoir, se jetant dans ses bras.

"Oh oui, ce sera parfait! Merci beaucoup, Gin!

-Woh woh woh...du calme, je ne fais que vous offrir l'emploi. Comme ça ça nous évite à tous de finir à la rue!

-Il pourra apprendre, ça lui fera son premier job! C'est génial!

-Oui. Mais pour ça, il faut vous déclarer auprès du roi comme étant mes employés. C'est la procédure.

-On ira lui demander audience alors...il y a besoin de quelque chose en particulier?

-Je te ferai remplir un contrat, que tu devras lui apporter avec une lettre. Et après ça, vous serez bons!

-Parfait! Merci encore!

-Y'a pas de problème. J'allais pas vous laisser seuls, quand même!"

Soulagée, elle alla plus tard remettre les documents en question, rédigés par Gin et signés au préalable.


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En ce jour, le roi portait une audition à l'ensemble de son peuple. Accompagné de ses conseillers, il s'était dédié une bonne partie de la journée à écouter les requêtes de ses citoyens, et à en débattre.
Au cours de ses douze premières années de règne, le roi avait eu droit à un nombre incalculable de demande, il en avait accepté la plus grande majorité. Les seules s'étant vues refusées étaient des requêtes venant des plus nobles, qui cherchaient à s'enrichir. Sa majesté voulait réduire au maximum les inégalités sociales, et c'est ce qu'il avait fait: abolition de l'esclavage, harmonisation des taxes, rénovation d'infrastructures, mise en place d'allocations, promotion des emplois, construction d'écoles pour rehausser le taux de lettrés. Peu de personnes voulaient lui rendre visite aujourd'hui: il avait déjà fait beaucoup pour son peuple à la sortie de la guerre civile, on ne pouvait quasiment rien lui reprocher. Les quelques habitants qui venaient demandaient tantôt l'amélioration d'un hospice, tantôt la baisse de la taxe de commerce.
Les conseillers étaient assit derrière des bureaux, à ses côtés. Au nombre de six, ils avaient tous une formation différente:

Alayx Hander, chef de la caserne des gardes de Levias, coordinateur stratégique de la modeste armée Orvanienne. Un disciple de sacrieur, la trentaine, son visage bardé de cicatrices. Il était un homme d'action, et s'assurait de la sécurité du royaume.

Jeffrey Scarlatine, juge en chef du tribunal. Il s'agissait d'un Ecaflip de 60 ans en apparence, réputé pour être impartial dans la majorité des cas, faisant prévaloir la justice. Et dans le cas où une affaire n'arrivait pas à être résolue en plaidoirie, il laissait le sort de l'accusé à la chance, avant d'appliquer ou non une sentence.

Sofia Landell, dirigeante des hospices d'Orva, propriétaire de la clinique de Levias. Une Eniripsa plutôt jeune, issue d'une famille aisée de médecins. Elle avait choisit de suivre la même voie que ses parents, et avait reprit le flambeau à leur retraite.

Ryan Halford, ingénieur réputé, cerveau du centre de recherches technologiques. Un Féca avec une liste incroyable de diplômes, considéré comme un génie parmi les siens. Il vouait sa vie à l'avancement du progrès scientifique, et était une personne incollable sur bien des domaines.

Mark Bankrupt, diplomate et trésorier du royaume. Un Enutrof, anciennement directeur d'une entreprise au sein de la ville, et ex-conseiller du précédent roi. A la base nationaliste, il favorisait dans un premier temps le principe d'autarcie avant de comprendre qu'il était mieux pour Orva d'engager des transactions avec d'autres pays.

Et enfin, Reynald Hayverr, un des amis les plus proches du roi. A peu près du même âge que ce dernier, il l'avait aidé à s'installer sur le trône et c'était le premier à lui donner des conseils quant à sa gouvernance. Contrairement à ce qu'on pouvait penser, même s'il était un disciple de Iop, il s'agissait une personne érudite, sage et tolérante.

Ils observaient chaque citoyen d'un œil avisé, prenant ensemble les décisions.
Dans la queue pour l'auditoire, Fyrène attendait son tour, non sans impatience. Elle avait premièrement hâte de pouvoir commencer à travailler à la taverne avec Eevan, mais elle avait aussi hâte de sortir du palais. Ayant enlevé sa capuche, on pouvait très aisément distinguer son visage et ses oreilles, ce qui attirait les regards de beaucoup de personnes dans la file d'attente. Des regards tantôt surpris, tantôt méfiants, qui avaient le don de la mettre mal à l'aise. Et lorsque ce fut enfin son tour, elle ravala sa salive, serrant un peu plus la lettre dans ses mains et se présenta au conseil.

A l'instar de toutes les personnes qui l'eut croisé à l'intérieur du palais, les six haut gradés ainsi que le roi eurent vite fait de tirer une drôle de tête. Elle baissa ses oreilles: elle savait qu'il était rare de rencontrer une Notasa au sein de la ville, encore plus d'en voir une venir en ces lieux. Mais elle resta confiante, sachant quand même qu'il n'avait plus de ségrégation.
Le roi garda une mine intriguée, l'air interrogateur. Il prit la parole:


"Bienvenue, mademoiselle. Comment vous nommez-vous?

-F...Fyrène...

-Et quel est le motif de votre venue?

-Je viens pour recenser mon futur travail....si vous le permettez bien évidemment, votre grâce..."

Elle s'agenouilla à ce moment là. Le roi écarquilla les yeux, surpris de la voir faire preuve d'autant de politesse. Il toussa un peu, gêné, et reprit:

"Relevez-vous, il n'y a pas besoin d'être aussi formelle..."

Elle s'exécuta, levant par la suite le regard vers lui, ayant du mal à cacher son malaise et sa timidité.

"Expliquez-moi un peu plus en quoi consiste ledit travail, je vous prie.

-Je souhaiterai être engagée dans la taverne du Rameau Doré, situé en plein milieu de la ville. Il y a aussi mon fils que je souhaiterais désigner comme employé dans ce bâtiment...

-Votre fils..? dit le roi, encore plus surpris.

-Oui."

Elle désigna la lettre dans ses mains, Alban lui répondit en lui faisant signe de la lui porter. Il la lu afin de noter les informations générales: le nom, l'âge, le statut des employés, etc...Il releva la tête, regardant la lenalde tout en arquant un sourcil.

"Votre fils a douze ans...?

-Je...je sais bien que c'est peut être un peu trop jeune...mais, votre grâce, je souhaite lui apprendre à se débrouiller dans la vie active..."

Les conseillers étaient silencieux, fixant la femme. Certains gardaient une expression neutre, d'autres semblaient être plus affectés par sa venue et sa requête. Ainsi, Hayverr ne pouvait s'empêcher d'afficher un sourire sincère, tandis que Bankrupt soufflait de dépit, visiblement outré.
Le roi lui, la dévisageait d'un regard pesant, voir moralisateur. Elle, de son côté, se faisait de plus en plus petite, redoutant le rejet. Son malaise s'intensifiait.
Puis il esquissa un sourire, ses yeux devenant plus doux.


"C'est marrant....le mien a le même âge!"

Elle ne comprenait pas ce soudain changement d'attitude à son égard, elle était déboussolée. Etait-ce de la compassion? De la bienveillance? De la pitié? Un florilège de questions émergeait dans sa tête, dans l'incompréhension la plus totale.
Alban la regardait, affichant toujours la même expression sur son visage. Il se doutait bien qu'elle réagirait comme ça, aussi il voulait la rassurer:


"Je comprends votre réaction, mademoiselle...pourquoi un roi se met à agir aussi amicalement face à une parfaite inconnue?

-...

-La réciproque est plus intéressante: et pourquoi pas? Ce n'est pas parce que je suis gouverneur que je dois me comporter comme une personne hautaine vis à vis de vous. Ici, tout le monde est à égalité, peu importe d'où on vient, peu importe nos croyances, peu importe si on est riche ou si on est pauvre. Je ne vais pas revenir sur les incidents tragiques qui se sont passés il y a plus d'une décennie, et encore moins revenir sur les relations entre notre peuple et votre peuple. Mes prédécesseurs ont fait le choix de mettre une barrière entre nous, ce qui n'a fait qu'attiser les tensions.
Je porte et j'accepte ce fardeau....mais je souhaite qu'à l'avenir, nous cohabitions tous dans la paix la plus totale, sans se soucier de nos différences ou de nos origines. Nous sommes sur la même île depuis longtemps, et je veux mettre tout mon pouvoir à l'œuvre pour que nous soyons tous réunis sous une même civilisation. Parce qu'il n'y a pas lieu de rester écartés les uns des autres...c'est mon rêve le plus cher..."

Elle ne savait pas quoi dire face à autant de tolérance et de gentillesse. Ses yeux s'humidifièrent, elle était heureuse de voir une personne aussi importante agir de la manière la plus humaine possible.

"Votre grâce...ce que vous avez dit....je ne pourrai jamais l'oublier...Je ne vous remercierai jamais assez pour ça...

-C'est tout a fait normal, Mlle Fyrène. Vous n'avez pas à me remer-

-Votre grâce, je ne voudrais pas couper votre touchante discussion, mais il y a d'autres personnes qui attendent derrière. Si on pouvait en finir rapidement, ça serait appréciable..."

Bankrupt venait de parler, le visage ponctué par un agacement certain. Tous le regardaient en cet instant, surpris qu'il ait coupé la parole au roi.
Hayverr s'indigna face à un tel irrespect, prenant un ton sec et moralisateur.


"Par pitié, Mr.Bankrupt, quand est-ce que vous allez arrêter de faire votre langue de vipère?

-Je ne fais que rappeler notre travail, Mr.Hayverr. Il y a d'autres personnes qui souhaiteraient parler au roi. On est pas ici pour taper la discussion.

-Faîtes preuve au moins d'un peu plus de respect à l'égard du roi et de mademoiselle. Votre ton était on ne peu plus désagréable.

-Hayverr, laissez tomber. Notre trésorier a raison, ceci est un auditoire. Clama le roi, veuillent cesser immédiatement la dispute. Voyons ce que l'ensemble du conseil a à dire vis à vis de ça."

Il regarda l'ensemble des personnes présentes aux bureaux, attendant leur avis.

"Je n'y vois aucun inconvénient. Tant qu'elle et son fils respectent les lois au sein de ce royaume, ils sont les bienvenus. Dit Alayx Hander, acquiesçant d'un signe de tête tout en regardant le roi.

-Je rejoins Mr.Hander sur cet avis, répliqua ensuite Jeffrey Scarlatine. Tant qu'ils agissent en tant que citoyens modèles, il n'y aura rien à redire.

-Comme l'a dit le roi, tout le monde est le bienvenu ici! Reprit Sofia Landell, esquissant un grand sourire. Je ne m'oppose pas à leur requête.

-Et puis, ils viennent de loin, il serait contre nos valeurs de leur fermer la porte au nez. Clama Ryan Halford. Mais il serait bon aussi de leur faire découvrir l'ensemble de la ville, non?

-Je m'en chargerai, Mr.Halford. Hayverr venait de prendre la parole, regardant la Notasa. Pour moi, c'est un "oui"."

Bankrupt resta silencieux pendant ce temps. Puis il parla, d'un ton calme:

"Bien...je pense que le conseil est unanime. Bienvenue à Orva, Mlle Notasa."

Le roi garda la lettre avec lui, se levant en gardant son sourire.

"Si jamais vous avez besoin d'aide, ou si vous avez une autre requête, vous pouvez toujours nous consulter. C'est un honneur de vous accueillir parmi nous.

-Merci énormément, votre grâce...je ne vous décevrai pas..."

Les autres conseillers se mirent debout. Fyrène s'inclina respectueusement, ils firent de même. Puis elle tourna les talons, rejoignant l'extérieur du palais, plus heureuse que jamais.

Le prochain citoyen s'avança alors qu'ils se rassirent tous en même temps que le roi.
Ils étaient satisfaits d'avoir pu donner un emploi à la lenalde, une expression victorieuse gravant leur visage.
Seul Mark Bankrupt demeurait à nouveau silencieux, la mine plus grave. Posant ses coudes sur sa table, entrecroisant ses doigts, il se disait à lui même, le dépit dans la voix:


"C'est vraiment du grand n'importe quoi...."
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Message par Birth Lun 15 Fév - 22:44

Une fois n'est pas coutume, je commence ce com' par une note.

Quand je mets du temps pour écrire un commentaire c'est qu'il me faut réfléchir sur la nouvelle. Et c'est bon signe. Je ne réfléchis que sur les choses où pour moi il n'y a pas grand chose à redire. Mais maintenant je suis pret, GET DUNK ON !

Très bon écrit, tu racontes cette fois-ci une plus large tranche de vie et tu pars sur mes plates bandes (c'est exactement le même type d'écrit avec lequel je vais commencer Aristar), mais nous partons sur deux voies différentes bardées de qualités et de défauts.

J'vais donc commencer par un reproche, le seul que j'ai pu tirer. je te l'ai souvent dit tu as un esprit analyste, et tes histoires dégage beaucoup cet état. Dans les faits ça ne veut pas dire que c'est mauvais, loin de là, mais j'ai tendance à lire ces textes comme on lirait une page d'histoire. Ce n'est que mon point de vue sur ce coup là, et je me dis que n'importe quel écrit me semblerait similaire...mais bon je le note. A toi de voir si ça te sers.

Pour le reste, groooooooooooosse amélioration sur le plan des mises en situations. Tu as pris sur toi et a pris note de ce que je t'avais dis sur l'écris précédent, et ça marche. Tu passes du temps sur des petits détails qui donnent de la saveur à l'ensemble. Ainsi tu as passé du temps sur le patriarche de ta tribus et ses réactions avec Eevan au moment du départ m'ont touchées, tu as aussi très bien introduis le roi et ses conseilles (et je rebondis sur le reproche, le côté analyste peut se ressentir sur la description des conseillers).

C'est du tout bon pour l'heure, beaucoup à assimilé mais très digeste, tu peins un monde de toutes pièces et il est aussi intéressant que cohérent. Bravo.

J'ai aimé cet écrit, et pour le coup je me permets un conseil (là encore tu en fais ce que tu veux)

Je sais que le destin d'Eevan et celui du roi sont liés, et je pense que tu as des efforts à faire dessus. Pour t'expliquer cela je vais prendre la ref de The Killing, une série que je viens de terminer et que je vais spoiler allégrement.

Dans cette oeuvre on suit une enquête sur le meurtre d'une fille au danemark. On suit le parcours de l'enquêtrice, d'un politicien mêlé à l'affaire et de la famille de la victime qui cherche à se reconstruire. Longtemps je n'ai pas compris à quoi servait de s'intéresser aux deux derniers partis...jusqu'à la scène de fin.

Quand l'enquêtrice arrive face au meurtrier qui menace le père de la victime, elle lui ordonne de lacher son arme. le meurtrier jette son fusils au père et hurle toutes les choses immondes qu'il a fait à sa fille. L'enquêtrice tente de raisonner le père, cet être animé d'une violence justifié et qui était enfin parvenus à se reconstruire. Et ce qui devait arrivé arriva. Le père descend le meurtrier et est inculpé de meutre, tandis qu'au même moment le politicien se rapproche du poste de maire, changé par les évènements et devenu beaucoup plus noir.

Le rendus est top, et c'est ce genre de rendu que j'aimerais voir avec la suite et fin de ta nouvelle.

ce que je veux dire ici c'est : Concentres toi pas seulement sur Eevan et Fyrène pour nous montrer (Ne lisez pas cette suite de phrase si vous ne voulez pas vous faire spoil si j'ai raison)
Spoiler:

Montres nous ce que fais le roi, les ressentis de
Spoiler:
et ce qui amène Eevan à se faire accuser.

J'espère que tu seras parvenus à me comprendre, en attendant c'est du très bon et je te souhaite toute la réussite de la suite.

Plein de bisous et continues comme ça !
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Message par Albynn Mar 16 Fév - 13:18

Whaaaaaa. Un bon gros pouce vert ici!
C'etait long mais je m'en suis même pas endu compte. Il y a pas encore d'action franche mais ca posait aucun soucis!
Bref, excelente maitrise, mon vieux! Very Happy

*n'a PAS lu et ne lira PAS ces foutus spoilers*
Resisteeeeeer, gniiiii...
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Message par Mama Koi Mar 16 Fév - 17:14

Bon c'est un fait, c'est bien écrit.... en même temps c'est très souvent le cas^^. C'est vraiment cool de savoir un peu du passé d'Eevan. Le début avec l'enfant au milieu des flammes et la lenald qui le sauve in-extremis me fait beaucoup penser au disney Tarzan (ce qui, pour moi est un point positif.).

Un très sympathique développement du Lore de se personnage et de l'ile d'Orva. La suite du passé du Jeune Archer/cuistot serait le bienvenue.
J'adore aussi l'aspect très vieux Pandawashan de Gin! Les renards et toi, c'est un peu comme moi et les rousses, C'est récurant^^ .

c'est toujours un plaisir de lire tes textes.





Ps:Ton petit texte me donne bien envie de relancer un certain rp de groupe Wink.
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